

La première édition de l’Open Amateur se rapproche et les qualifications battent leur plein ! Les cavaliers ont entamé, chacun à leur manière, leur préparation en vue de cet objectif estival. Rencontre avec trois cavaliers amateurs de saut d’obstacles qui ont performé au Haras de Jardy (92), mi-mars, lors d’épreuves organisées en parallèle de l’étape du Grand National FFE - AC Print, et à Mâcon (71) fin mars.
Mathieu Roussé, licencié au Haras de la Chapelle (95), lauréat du Grand Prix Amateur Élite à 1,25 m aux rênes de Coup d’Cœur Stlois Z au haras de Jardy
Pouvez-vous évoquer l’élevage du Mont Rouge, d’où provient Coup d’Coeur et pour lequel vous êtes cavalier ?
"Nous nous situons au Haras de la Chapelle, en Île-de-France, mais une partie de l’élevage, géré par ma compagne Lara, se trouve en Normandie. Je m’y rends régulièrement pour voir les jeunes chevaux. L’élevage compte environ dix-huit chevaux, poulinières comprises. Coup d’Cœur est effectivement issu de cet élevage et appartient à la SCEA Le Mont Rouge, comme à peu près tous nos pensionnaires. Coup d’Cœur est un cheval parfois caractériel, doté d’un bon papiers puisque son père est Crown Z, avec une mère par Quidam de Revel. C’est un hongre Zangersheide de dix ans, que je ne connais pas depuis longtemps. Malgré son bon niveau puisqu’elle concourt jusqu’à 1,40m, Lara ne s’en sortait pas avec lui et me l’a confié il y a six mois."
Quel est votre parcours ?
"J’ai effectué une 4e et 3e technologique en alternance au Haras de la Chapelle, pour ensuite suivre un CAP soigneur d’équidé à Maisons-Laffitte. En tant qu’apprenti chez Julien Bussereau, chez qui je suis désormais cavalier professionnel, j’ai pris part à des concours Jeunes Chevaux. Désormais, Julien nous coache, Lara et moi.
À Jardy, j’étais engagé dans deux épreuves avec Coup d’Cœur, l’Amateur 1 le samedi et l’Amateur Élite le lendemain. Je suis parti un peu trop confiant le samedi car le cheval était plutôt calme au paddock, ce qui ne lui ressemble pas. Le dimanche, j’ai donc opté pour une autre technique, ce qui nous a réussi car nous remportons l’épreuve. Si tout va bien, nous enchaînerons bientôt des épreuves à 1,30m, voire 1,35m, s’il n’est pas vendu d’ici là !"
L’Open Amateur fait-il partie de vos objectifs ?
"Si Coup d’Cœur est qualifié, pourquoi pas ! Je trouve que c’est une très bonne idée de la part de la FFE d’organiser un championnat rassemblant quatre disciplines. Cela permet aux cavaliers, s’ils sont curieux, de découvrir d’autres choses. Il y a encore quelques jours, j’étais en Normandie et j’ai rencontré un joueur de polo professionnel. Nous avons beaucoup discuté. C’était très intéressant de découvrir sa manière de travailler avec les chevaux. Parfois, cela peut donner des idées pour notre discipline de prédilection. Je pense que le monde du cheval ne devrait pas être aussi cloisonné. Il y a tant à prendre dans telle ou telle discipline. Dans ce sens, l’Open Amateur sera un plus pour tous les cavaliers engagés."
Marie Leiseing, licenciée à l’Écurie Olivier Billaud (78), 2e et 7e des deux Grands Prix Amateur 2 à 1,10m avec Déméter au haras de Jardy. À 17 ans, l’amazone est en route pour un bac pro “Conduite et Gestion de l’Entreprise Hippique” à Rambouillet (78)
Êtes-vous satisfaite de vos résultats à Jardy avec Déméter, dont vous êtes la propriétaire depuis quelques mois ?
"Tout à fait ! Ma jument a été exemplaire pour notre tout premier concours officiel ! Jardy fait partie de ces concours réputés où règnent une bonne ambiance ainsi qu’une bonne organisation. Y concourir avec Déméter m’a mis en confiance. Elle s’est d’ailleurs très bien comportée lors des deux tours."
Pourquoi avez-vous acheté Déméter ?
"Ma rencontre avec elle a été un véritable coup de cœur et nous nous entendons très bien. C’est une jument Selle Français par Elton Van De Krekebeke et Contender, âgée de 9 ans. Son précédent cavalier tournait également en Amateur 2, j’ai donc continué le travail sur ce type d’épreuve. Je suis coachée par Olivier Billaud, je me sens prête à participer à des épreuves à 1,15m, mais pour l’heure pas au-dessus d’125m."
Suivez-vous de près votre qualification pour l’Open Amateur, qui se tiendra en juillet au Mans (72) ?
"Assez peu, car je me concentre davantage sur mon évolution avec ma jument. Mais je trouve le concept original de vouloir réunir quatre disciplines et donc quatre “catégories” de cavaliers. D’ailleurs, le concours complet est en réalité ma discipline de prédilection. J’ai notamment participé aux championnats de France Poneys en CCE en 2018. Si Déméter se comporte correctement sur un cross, pourquoi ne pas tenter des épreuves en complet avec elle. Elle semble avoir les capacités pour performer dans cette discipline que j’apprécie tout particulièrement."
Florian Rouault, licencié aux Écuries Castelroc (01), lauréat du Grand Prix Amateur Élite à 1,25m à Mâcon avec Valmont du Vercol
Quel est votre sentiment après cette victoire ?
"Je suis très content, le parcours était corsé mais bien dosé. J’ai pris beaucoup de plaisir, tant au tour initial qu’au barrage et, avec une victoire à la clé, c’est un grand bonheur. Cela fait un peu plus de 20 ans que je monte à cheval. J’ai commencé la compétition relativement tard, vers 15 ans, et j’ai eu mon premier cheval à 24 ans. C’est celui avec lequel j’ai gagné, Valmont du Vercol. Je fais de la compétition pour le plaisir. Ma femme possède une écurie, tandis que je travaille à plein temps à côté."
Quand avez-vous démarré la saison et quel est votre objectif ?
"J’ai réalisé deux parcours au Winter Tour à Chazey-sur-Ain (01) cet hiver, et un parcours à Bourg-en-Bresse (01) pour préparer la compétition de Mâcon, qui était le premier vrai week-end de concours avec Valmont. Avec lui, mon objectif est de faire une bonne saison et d’être performant sur 1,25m/1,30m, avec quelques participations sur 1,35m. Nous avions attaqué sur cette hauteur l’an passé, et après la pause hivernale j’ai souhaité reprendre sur un petit peu plus bas."
L’Open Amateur est-il un but pour vous ?
"Ma femme coache quelques élèves. Si nous y allons, c’est avec eux, donc il va falloir les motiver. Nous avons une petite équipe de cavaliers amateurs, nous étions six engagés à Mâcon par exemple. S’ils sont performants et motivés, cela pourrait devenir un objectif."
Francis Clément, licencié au Haras des Terres Rouges (78)
Francis Clément, cofondateur de l’entreprise de conception de sols équestres Toubin & Clément, n’a pas laissé de côté sa passion et continue de parcourir les terrains de saut d’obstacles en tant que cavalier amateur. Il revient sur son parcours et évoque l’Open Amateur.
Concours complet, sports mécaniques, saut d’obstacles... rien ne semble vous arrêter !
“Il est vrai que je me suis essayé à différentes disciplines et pas seulement équestres. J’ai débuté en tant que cavalier professionnel puis, à 23 ans, j’ai stoppé ma carrière pour développer la société Toubin & Clément. Je n’avais plus le temps de conjuguer les deux. Pendant quinze ans, je me suis également aventuré dans les sports mécaniques avec notamment huit participations au Paris Dakar. En 2002, je suis remonté à cheval. Le complet m’a occupé une bonne dizaine d’années jusqu’en 2018, où j’ai pris la décision de ralentir car cela devenait trop physique pour mon âge. Je jongle désormais entre les rendez-vous professionnels, ma vie de famille et ma passion pour l’équitation.
Je suis au sud de la forêt de Rambouillet, où ma femme exerce sa profession de cavalière de dressage de haut niveau. Nous gérons ensemble une écurie d’une vingtaine de boxes, où nous élevons quelques chevaux et accueillons des propriétaires. J’ai la chance d’avoir un très bon cheval que j’ai fait naître, Baladin d’Authou, avec lequel je commence à être performant sur des épreuves à 1,45m.”
Que pensez-vous de l’Open Amateur, qui se déroulera au Mans en juillet ?
“Je trouve que c’est une très bonne idée de rassembler quatre disciplines la même semaine sur un même lieu pour des championnats. À mon sens, il n’y a pas assez de mélange entre les cavaliers d’obstacles, de complet, de dressage et de hunter. Je conçois que cela n’est pas facile à mettre en place mais chacun opère dans sa bulle et cela ne favorise pas les échanges. C’est bien dommage. Par exemple, au Jumping de La Baule début mai, Robin Le
Squeren était engagé dans le mythique Derby avec Bary Louvo, un cheval que lui avait prêté Thomas Carlile, cavalier de concours complet. Je trouve cela formidable ! Ce genre de mixage devrait, selon moi, être davantage proposé. Le choix du Mans est parfait pour ce type d’épreuves. Je ne vois pas d’autre endroit pour regrouper toutes ces disciplines car le cross nécessite beaucoup de terrain, les carrières doivent être en nombre suffisant. Le Mans est tout à fait adapté !”
Y-a-t-il une gestion particulière des pistes à avoir pour de tels championnats ?
“Pas spécifiquement, non. Les organisateurs, et plus particulièrement Philippe Rossi, sont habitués et connaissent leur métier. Aujourd’hui, les nouvelles carrières sont dotées d’arroseurs automatiques par le sol. Tout est automatisé. L’affluence des cavaliers ne changera rien à la qualité des terrains si la herse est passée régulièrement, et que la piste est remise en état chaque soir pour la laisser se reposer la nuit. J’ai totalement confiance en Philippe Rossi, qui saura gérer cela comme un chef !”
Indiana Derrien, licenciée à l’EARL Écuries des 3 Allures (56)
Cap sur l’Open Amateur en juillet pour la cavalière bretonne Indiana Derrien ! L’amazone, qui suit notamment le circuit AGT FFE-Esthederm dont elle a pris part à la finale en octobre dernier, explique comment elle prépare ce rendez-vous. “Je travaille à la maison avec Thierry Lacour. J’essaie de répéter les bons tours au maximum pour optimiser mes chances de réaliser un joli sans-faute et être à une bonne place au classement au Mans. Thierry Lacour a beaucoup d'expérience et m'apporte beaucoup sur la technique et la gestion des concours : préparer le calendrier, les échéances, combien de concours faire avant une épreuve importante, etc. Pour le travail sur le plat, je suis entraînée une fois par semaine par Nathalie Burgat. Elle est membre de l’équipe de France d’équitation de travail et a un très bon niveau technique.”
Ce championnat va réunir 4 disciplines. Qu’en pensez-vous ?
“C’est l’occasion de rencontrer d’autres personnes, de découvrir d’autres disciplines, d’apprendre sur le hunter notamment, voir du cross… C’est vraiment une bonne idée d’avoir réuni les 4 disciplines. Le Mans fait partie des concours que je préfère. On y est bien installés, j’ai testé il y a 3 semaines la nouvelle carrière qui a été refaite et qui est super, les paddocks de détente sont grands, tout est au point peu importe la météo. On sait qu’on dispose d’une structure de qualité.”