Les 17 et 18 novembre, la Fédération Française d’Équitation a organisé, en Normandie, un séminaire à destination des organisateurs de compétitions. L’objectif était d’encourager et de soutenir le développement de pôles équestres nationaux. Ce temps d’échange, qui a vocation à devenir annuel, a été grandement apprécié par tous les participants, venus de toute la France.
C’était la troisième fois que la FFE rassemblait les organisateurs des pôles équestres, après les réunions de mars 2022 au Golf national de Guyancourt (78) et mars 2024 au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41).
En ouverture du séminaire, la visite du campus vétérinaire Normandie Équine Vallée, récemment inauguré à Goustranville (14), ainsi que du CIRALE (Centre d'Imagerie et de Recherche sur les Affections Locomotrices Equines), installé sur ce même site, a donné le ton, symbole tangible de l’investissement scientifique au service du bien-être du cheval et de la profession.
Responsabilité sociétale des événements (RSE) et des organisations (RSO)
Ce concept, issu de l’économie sociale et solidaire, vise à inscrire les entreprises ou organisations dans une démarche d’engagement volontaire pour intégrer les dimensions sociales, environnementales et économiques dans leurs activités.
Franck D’Agostini, consultant RSE/RSO au sein d’Ipama, a lancé les débats. De par leur activité d’utilité sociale, leur implication locale et la dynamisation du tissu équestre, les pôles équestres mettent en réalité en œuvre des actions RSO depuis toujours. Pour autant, la soutenabilité des événements apparaît comme un enjeu majeur pour la pérennité des activités de ces pôles qui vont désormais s’attacher à intégrer les critères les plus pertinents dans la grille d’évaluation des labels.
Biosécurité et innovations
Principaux sites de regroupement d’équidés, l’activité des pôles équestres de compétition est très étroitement liée à la sécurité sanitaire de la filière. À ce propos, Frédéric Bouix a témoigné par visioconférence de l’engagement de la Fédération aux côtés des autres acteurs institutionnels pour faire aboutir le contrat sanitaire de filière, attendu en fin d’année par le ministère de l'Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire. Celui-ci vise à formaliser une stratégie commune entre l’État, les acteurs économiques et les parties prenantes de la filière.
Camille Vercken (Equiways) a animé une intervention très pratique concernant la gestion biosécuritaire des pôles équestres. S’appuyant sur les travaux conduits avec plusieurs représentants présents, elle a rappelé que prévention et plans structurés sont essentiels pour protéger la santé animale. À noter qu’un dossier est à retrouver sur la thématique du sanitaire dans La REF n°255, qui paraîtra en décembre.
Le lendemain, ce séminaire a permis de mettre en avant certaines innovations techniques et structurelles. Par exemple, le projet SOLORGA explore des sols en bois compatibles avec la pratique sportive, tandis que les équipes de Néos Industries développent des bâtiments autosuffisants en eau et en énergie, ouvrant de nouvelles perspectives pour la résilience et la soutenabilité des pôles équestres.
Parmi les autres sujets abordés, le public Amateur et les labels existants
Le public Amateur a été au cœur des échanges. Xavier Tirant, responsable des services FFE Club et Compétition, et Xavier Trouilhet, membre du Comité fédéral, ont présenté les résultats d’une enquête menée au dernier trimestre 2024 auprès de 23 000 cavaliers Amateurs (la répartition régionale des 2 400 répondants correspondant à celle des Amateurs). Celle-ci révèle le besoin de compétitions accessibles et attractives, adaptées aux attentes des cavaliers adultes, puisqu’en 2025, 88% des licenciés possédant une licence compétition Amateur sont âgés de 19 ans et plus. L’évolution des outils de suivi et la structuration des programmes s’imposent pour fidéliser ce public en croissance, en conciliant performance sportive et qualité de l’expérience.
Par la suite, Yann Adam, référent pour la commission fédérale dédiée aux organisateurs de compétition, qui a pour rôle d’impulser de nouvelles actions, a évoqué le label “Pôles d’excellence de compétition équestre” mis en place depuis 2021. Il a notamment rappelé l’existence des quatre niveaux de labellisation : “Premium”, “Performance”, “Optimum” et “Access”. Au terme de ces deux jours de séminaire, il apparaît clairement que la réussite des pôles équestres nationaux repose sur un équilibre subtil : combiner excellence sportive, sécurité sanitaire et engagement sociétal, tout en anticipant les innovations pour demain. La nouvelle tournée de labellisation, au cours de l’année 2026, sera l’occasion de transformer ces ambitions en actions concrètes et visibles pour l’ensemble de la filière.
Pour Guillaume Gombert, élu du Comité fédéral et président de la commission “organisateurs de compétition”, “le format général du séminaire était très bien. Les sujets abordés, ainsi que la visite du CIRALE, étaient particulièrement intéressants. Plusieurs organisateurs ont exprimé le souhait d'avoir un format encourageant encore davantage les échanges, par exemple à travers des tables rondes. Nous renouvellerons ces réunions à l’avenir pour poursuivre cette dynamique.”
Yann Adam, référent pour cette même commission fédérale, a complété : “Les thèmes définis en amont avec les cadres de la Direction technique nationale de la FFE collaient à l'actualité de nos structures : RSO, biosécurité, autosuffisance de nos sites et bâtiments en eau et énergie, innovation concernant les sols équestres en bois. Des intervenants de qualité et pointus dans leur domaine d'intervention se sont succédé durant les deux demi-journées du séminaire et les échanges avec les représentants et gérants des pôles équestres ont été nourris. Nous avons aussi fait le point sur la labellisation des pôles d'excellence de compétition qui avait été initiée il y a trois ans sur 14 pôles, avec la nécessité de revoir le cahier des charges et de relancer les visites de site pour réaffirmer le niveau de qualification de chacun et labelliser de nouveaux sites volontaires. Les temps de pause ont aussi été l'occasion d'échanger sur nos métiers, nos relations avec les équitants compétiteurs et la FFE. Il va sans dire que ces deux jours ont été hautement appréciés des participants et à l'unanimité des présents, une récurrence annuelle de ce séminaire a été actée. Des propositions de lieu d'accueil pour la prochaine fois commençaient déjà à se préciser quand nous devions nous quitter. Cette initiative de la FFE de nous réunir et la qualité des thèmes abordés ont été saluées par tous.”