Le CDIO 5* de Compiègne, avec sa Coupe des nations à domicile pour les Bleus, marque un passage important dans la saison des dresseurs. Les Tricolores ont vécu un week-end en demi-teinte. Accompagnés tout du long par le staff fédéral, ils ont malgré tout engrangé une expérience et des enseignements bénéfiques pour la suite des compétitions. 

Samedi, les couples ont présenté leur Grand Prix. Ouvreur de l’épreuve, Corentin Pottier a réalisé un bon début de reprise avec Gotilas du Feuillard, avant de perdre des points dans le zig-zag au galop puis de commettre de fautes coûteuses dans la ligne de changements de pied au temps et la pirouette au galop à droite. Pour leur première sélection en équipe de France, les champions de France en titre ont récolté 67,782%. “C’était un de nos meilleurs débuts de reprise, lors d’un concours où il y a du public et de l’enjeu. Je suis content de la partie trot, piaffer, passage et galop. Malheureusement, nous avons commis trop de fautes, et sur des mouvements coefficient 2, ce qui ne pardonne pas. Ce sont d’habitude les points forts du cheval. Il y a de la déception, contrebalancée par un sentiment de progrès. Nous allons continuer à travailler pour garder ce bon début et retrouver la juste fin que nous avons déjà connue", analysait le Francilien.

En progression depuis le début de la saison, Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE ont pris part à leur première compétition de ce niveau. Le duo a également été pénalisé par une mauvaise ligne de changements de pied au temps, pour une moyenne finale de 67,391%. “Il y a encore beaucoup de progrès à faire, j’ai compris beaucoup de choses aujourd’hui (samedi). Nous sommes en train de changer des choses donc tout n’est pas encore calé. En voulant assurer, j’ai monté en-dessous de ce que j’aurais dû, d’où les fautes et le manque de brillant du cheval. Nous sommes capables d’obtenir 70%, une première sélection à ce niveau n’est pas une excuse. J’y crois et je pense qu’on fera mieux. Il faut tirer les enseignements des erreurs d’aujourd’hui pour progresser”, a confié l’écuyère du Cadre noir à l’issue de son Grand Prix. 

Enfin, Isabelle Pinto, qui peut à nouveau compter sur son fidèle La Gesse Hot Chocolat vd Kwaplas en compétition, a présenté une reprise sans grosse faute mais qui manquait encore de sérénité. Pour leur deuxième Grand Prix cette saison, les deux complices ont été crédités de 67,826%. “Mon cheval a perdu l’équilibre en entrant en piste. Je n’ai pas encore d’explication, mais ce qui est sûr est qu’il a été perturbé dans ses habitudes en raison d’un petit box qui nous a été octroyé. Je ne le sentais pas fatigué physiquement, je suis déçue pour nous, le staff et l’équipe. C’est dommage de faire une contre-performance à Compiègne alors que c’est un concours qui nous réussit d’habitude plutôt bien. Après, il n’y a pas de grosse faute ; si je l’avais eu dans cet équilibre-là il y a un an et demi, j’aurais commis faute sur faute. Les points ne sont pas montés car les juges ont remarqué que j’étais en difficulté, mais le cheval est resté concentré sur les exercices”, a expliqué l’amazone samedi soir. 

ont rectifié les erreurs de la veille dans le travail au galop, mais une incompréhension dans un des mouvements au passage les ont empêchés d’obtenir plus de 69,511% et une belle sixième place. Deuxième duo tricolore au départ de cette épreuve, Pauline Basquin et Sertorius de Rima Z*IFCE ont vu leur prestation récompensée de 67,192%. Après un bon travail au trot dynamique, quelques fautes au pas allongé puis lors du travail au galop sont venues entacher leur reprise. 

À la suite, dans la Reprise Libre, Isabelle Pinto et son hongre de quinze ans ont franchi la barre des 70% (70,420%) pour conclure leur week-end sur une douzième place

Par équipes, la France a terminé au sixième rang (83 points), loin derrière la Suède (16 points), victorieuse et portée par trois cavaliers expérimentés, les sœurs Juliette et Antonia Ramel et Patrik Kittel. Notons également la forte concurrence étrangère présente dans la Cité impériale, avec la multi médaillée allemande Isabell Werth ou encore la Britannique Charlotte Fry, en lice lors des derniers Jeux olympiques pour le Royaume-Uni. 

L’équipe de France se donne maintenant rendez-vous à Rotterdam pour la prochaine Coupe des nations, du 23 au 26 juin prochain. 

Emmanuelle Schramm, directrice technique nationale adjointe en charge du dressage

“Nous sommes un peu déçus des prestations lors du Grand Prix, mais les couples ont bien redressé la barre le lendemain et engrangé une expérience profitable. Ce concours, comme toujours d’une grande qualité, nous a permis de voir beaucoup de couples français. À noter les belles prestations également dans les autres épreuves : Charlotte Chalvignac a franchi les 70% dans le Grand Prix CDI 3* vendredi avec Icaro Das Figueiras, Mathilde Juglaret et Caporal de Massa se sont imposés dans leurs trois tests chez les Juniors, Mado Pinto et Hot Bit de La Gesse comptent deux deuxièmes places en Jeunes cavaliers tandis que Lou Eden Commenge est également montée sur le podium chez les Poneys avec Oscar. Tout cela laisse présager de belles choses pour l’avenir et nous saluons le bon travail effectué par les entraîneurs de chacun ainsi que par Muriel Leonardi, sélectionneuse et cheffe d’équipe Jeunes.”

Jean Morel, sélectionneur national et chef d’équipe

“L’équipe a été remaniée au dernier moment après le forfait de Morgan Barbançon-Mestre et Sir Donnerhall II. Cela a déstabilisé le collectif, qui n’a pu bénéficier de son expérience, et a lancé tardivement Isabelle Pinto et La Gesse Hot Chocolat vd Kwaplas dans la Libre. Les erreurs seront bénéfiques pour la suite et un point technique a été effectué avec chaque cavalier et son entourage afin de donner une ligne de travail et continuer à progresser. Nos Français ont fait face à un très bon plateau de couples ; soulignons la sixième place de Corentin Pottier dimanche dans le Spécial.”

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