Mondiaux 2022 : La voltige confirme, le dressage prend ses marques
La deuxième journée des championnats du monde de Herning (DEN) a continué de sourire aux voltigeurs français. Du côté des dresseurs, cela a été un peu plus contrasté.
La deuxième journée des championnats du monde de Herning (DEN) a continué de sourire aux voltigeurs français. Du côté des dresseurs, cela a été un peu plus contrasté.
Voltige : les Français toujours leaders
Voltige : les Français toujours leaders
Comme la veille, ce sont les voltigeurs qui ont été les premiers à entrer en lice ce dimanche, avec le programme technique.
Chez les femmes, Manon Moutinho associée à Saïtiri, longée par Corinne Bosshard, est encore montée en puissance en obtenant 8.815 points sur le programme technique. Son total provisoire est de 8.630 pts et lui laisse un peu de marge sur les deux voltigeuses allemandes (Julia Sophie Wagner/Giovanni 185 et Katrin Meyer/Capitan Claus) qui complètent le podium provisoire avec respectivement 8.310 pts et 8.265 pts.
Chez les hommes, les Bleus ont eux aussi assumé leur statut de favoris. Quentin Jabet et Ronaldo 200, longé par Andréa Boe, deuxièmes après les imposés, ont continué sur leur lancée. Leur programme parfaitement exécuté leur a permis d'obtenir 8.618 points ; leur total provisoire au cumule des deux premier tests est de 8.642 pts. Le couple français conserve sa deuxième place au provisoire. Quant à Lambert Leclezio, numéro 1 mondial et champion du monde en titre, il a une nouvelle fois montré l'étendue de son talent avec Estado*IFCE, longé par Loïc Devedu. Malgré une légère hésitation sur sa dernière figure, le Français a conservé la tête avec une note de 9.221 pts et un total de 9.231 pts. La troisième place du classement provisoire est occupée par le jeune Néerlandais (16 ans) Sam Dos Santos et Chameur, longé par Rian Pierik (8.642 pts).
Place maintenant au programme libre ce lundi 8 août, qui compte pour 50 % de la note finale. Ce sont les femmes qui entreront en piste les premières dès 8h30 ; suivront les hommes à 13 heures et enfin les équipes, à 15h30, avec de sérieuses chances de médailles dans les trois catégories, puisque la France est en tête également par équipes.
Dressage : des espoirs déçus
Dressage : des espoirs déçus
La deuxième journée du Grand Prix n'a pas souri autant qu'espéré. Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard, pour qui c'était les premiers championnats du monde, ont donné le meilleur d'eux-mêmes sur la carrière et sont sortis de piste avec 69.658 %. Quatrièmes de l'équipe et les plus expérimentés du groupe, Morgan Barbançon Mestre et Sir Donnerhall II pouvaient légitimement prétendre à une qualification pour le Grand Prix Spécial (top 30), mais l'étalon a été un peu impressionné en entrant en piste. Le couple a obtenu un total de 71.009 % et rate de peu son billet pour le Spécial (32e place).
Le Danemark remporte la médaille d'or, la Grande-Bretagne est en argent et le bronze revient à l'Allemagne. La France finit à la 12e place, et classe trois couples dans la première moitié du classement individuel. Une prise d’expérience indispensable pour tous qui ouvre sur de vrais axes de progression dans l'optique des Jeux olympiques de Paris 2024.
ILS ONT DIT…
ILS ONT DIT…
VOLTIGE
Manon Moutinho & Saïtiri, longée par Corinne Bosshard
" Entrer en piste en étant attendue car leader au provisoire, ce n'est pas forcément évident. Ce programme n'est pas le plus facile pour moi. Les cinq exercices techniques se sont bien passés. Ma thématique autour de la grenouille est bien calée avec le chorégraphe Romain Bernard. 50% du job est fait ! Normalement, le libre demain devrait bien se passer, mais je reste vigilante. Notre entraîneur Bamdad Memarian m'aide beaucoup, y compris dans la préparation mentale. Ma longeuse Corinne a super bien géré Saïtiri, elle m'a donné un bon feeling et ma jument aussi."
Quentin Jabet & Ronaldo 200, longé par Andréa Boe :
"Je suis très content. Ce deuxième passage a été bon. Ronaldo était un peu plus stressé qu’hier, mais moi aussi. Il y a plus d'éléments que dans l'imposé, tout s'enchaîne, il faut gérer l'artistique, la technique, et la piste est impressionnante, mais on avait bien travaillé, fait un bon stage de prépa, tout ce travail porte ses fruits.
Il reste le programme libre demain, c'est celui que je préfère ! je vais bien dormir ce soir et me donner à 200% demain pour rester sur le podium."
Lambert Leclezio & Estado*IFCE, longé par Loïc Devedu
"Quel sentiment génial! Estado a été top, encore plus relâché qu'hier et dans un galop où j'étais plus à l'aise. Il a été incroyable. Sur ma toute dernière figure, mon centre de gravité était très en arrière, j'ai serré les dents pour ne pas m'écrouler sur le surfaix. J'ai tout donné pour rattraper et faire ma sortie.
Les quatre autres éléments ont été vraiment au mieux, comme à l'entraînement, malgré la pression du championnat.
Mais le plus important c'est Estado, je remercie vraiment toute l'équipe qui est autour de nous, et notamment la vétérinaire qui l'a suivi toute l'année et qui est aussi là sur les compétitions avec lui. Elle a passé près de 2h ce matin avec lui pour le masser et le chouchouter avec sa soigneuse Eleonore. Loïc a fait aussi un énorme travail avec Estado et ça me permet de voltiger à un niveau auquel on a rarement voltigé. Aujourd'hui, ce sont les notes d'Estado, qui comptent pour 25% de la note, qui me permettent d'atteindre ces scores. "
Davy Delaire, sélectionneur national
" Deuxième bonne journée. Le programme technique est toujours difficile, surtout pour ceux qui ont le moins de métier. On est vraiment satisfaits de la prestation de tous nos voltigeurs, Quentin a bien assuré, Manon creuse l'écart et Lambert marche carrément sur l'eau ! Il va falloir travailler intelligemment demain pour gérer les Libres des individuels et de l'équipe l'après-midi. On a la chance d'avoir un super staff médical qui accompagnent nos athlètes, on a un protocole de préparation très bien défini avec le staff. Sur ces gros événement, c'est indispensable pour que tout le monde puisse rester concentré sur la performance."
DRESSAGE
Corentin Pottier & Gotilas du Feuillard :
"Je me suis senti presque comme chez moi. Je suis arrivée sur la piste en me disant "fais-toi plaisir". Il y avait malgré tout un peu de tension, je fais deux erreurs assez rageantes, mais le reste de la reprise est encore en progression. Dans la vie de ce cheval, c'est encore une bonne étape de notre formation en vue de l'objectif principal qui est Paris 2024."
Morgan Barbançon Mestre & Sir Donnerhall II (dit Gus):
"Gus était très chaud aujourd’hui. J’ai dû freiner sur les trots allongés car il partait vraiment trop fort. Je suis contente du travail au galop, mais il y a trop de petites fautes à droite à gauche que j’aurais pu éviter. C’est dommage de faire ces fautes ici, surtout que mon cheval était très en forme. J’aurais peut-être dû gérer ma détente autrement, prendre un peu plus de temps. »
Jean Morel, sélectionneur national
" On avait pour objectif en venant à Herning de faire prendre de l’expérience à nos jeunes couples, c’est chose faite. On a identifié des couples sur lesquels on peut compter. Les cavaliers manquent encore d’automatismes à ce niveau d’épreuve. Les cavaliers et chevaux ont bien progressé au cours de la saison, même s’il reste évidemment des pistes d’amélioration.
On a emmené trois couples complètement nouveaux. Il fallait les tester pour voir les qualités et défauts de chacun. C’est aussi dans les grands événements comme ça qu’on progresse, ça ne se fait pas en un jour. C’est rageant d’être juste en dessous des 70%, mais pour moi, le contrat est rempli. On voit bien qu’en championnat, on n’a pas le droit à l’erreur, et en même temps nos cavaliers ont moins d’expérience que les autres pour les éviter, c’est je pense le cœur du problème.
On manque de chevaux, il faudrait que les cavaliers puissent tourner plus en compétition. On ne pouvait pas tout révolutionner en cinq mois, il faut bien commencer quelque part. Les couples ont tout de même marqué des points malgré les fautes, ce qui confirme notre choix de les mettre sur le devant de la scène.
Les cavaliers et chevaux vont rentrer et se reposer. Il va falloir prendre le temps d’analyser ces résultats avant de repartir en concours cet hiver.
Le travail mis en place avec les entraîneurs privés va dans le bon sens et doit être sécurisé dans la durée.
Maintenant, il faut continuer à travailler avec tout le groupe France élargi. On a encore d’autres jeunes chevaux qui démarrent au niveau Grand Prix.
Le groupe est dynamique et fonctionne bien avec l’ensemble du staff, Stéphane Fresnel le vétérinaire, David Germain notre maréchal ferrant et Clémentine Puret qui m’assistait à Herning, et je tiens à saluer leur engagement. Tout le monde a tenu la pression de l’échéance, je trouve que c’est positif et qu’il faut continuer sur cette voie. "