

Après une belle journée vendredi 12 août pour les trois premiers équipiers du para-dressage, la soirée consacrée à la finale par équipe de saut d’obstacles n’a pas souri aux Tricolores qui espéraient décrocher une médaille.
Premiers à s'élancer pour l'équipe, Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper, propriété de H Jumping et Philippe Berthol, semblaient bien partis pour signer un troisième parcours sans faute, mais le couple n’a pu empêcher une faute sur l’entrée du triple.
Auteurs de 12 points jeudi lors de la 2e épreuve manche par équipes, Grégory Cottard et Bibici, propriété des Ecuries de Wy et GC Sport, ont commis une faute dès l’oxer d'entrée, puis tout est rentré dans l'ordre jusqu'au deuxième élément du triple, où la jument a fait tomber une barre. Le couple est sorti de piste avec 9 points, 1 pt venant s’ajouter pour dépassement de temps.
Dix cavaliers plus tard, c'était au tour de Julien Epaillard et Caracole de la Roque, propriété de la SARL Top Stallion Company, d'entrer en piste. La jument toujours aussi bondissante a continué d'avaler les obstacles, mais le triple, très fautif durant cette soirée, a été fatidique pour le jeune couple français qui a fait tomber les barres des deux premiers éléments de la combinaison, pour un total de 8 points de pénalité.
La médaille était encore à portée de main quand Kevin Staut et Viking d'la Rousserie, propriété de la SAS Finegal, ont fait leur entrée dans le stade. Le couple a fait une barre sur l’oxer n°1, puis une autre sur le vertical sur bidet, ainsi que sur le vertical d'entrée du triple. Avec un total de 12 points pour le dernier couple tricolore, c'en était fini de tout espoir de médaille pour la France, qui termine à la 6e place avec un total de 26.44 points.
La Suède est sacrée championne du monde (7.69 points), les Pays-Bas sont médailles d'argent (19.31) et le bronze revient à la Grande-Bretagne (22.66).
A l’issue de cette troisième épreuve du championnat, deux couples français se sont qualifiés pour la finale individuelle : Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper (10e au provisoire) et Julien Epaillard et Caracole de la Roque (12e).
Samedi matin, après échanges entre Julien Epaillard, les propriétaires de Caracole de la Roque et le staff fédéral, il a été décidé qu’elle ne disputerait pas la finale afin de la préserver pour le futur, le jument étant encore peu expérimentée sur le très haut niveau.
Cayman Jolly Jumper va pour sa part bénéficier d’une journée de repos avant d’être présenté à l’inspection du jury pour valider de sa bonne forme pour s’élancer dans la finale individuelle dimanche.
ILS ONT DIT
Simon Delestre & Cayman Jolly Jumper
"J’ai fait une petite faute sur le vertical entrée de triple. J’aurais peut-être dû écarter un tout petit peu ma trajectoire, mais en piste, ça va tellement vite, ça s’est joué à presque rien. Pour le reste, Cayman a vraiment fait un boulot exceptionnel. J’espère que cette faute ne nous coûtera pas trop cher. "
Gregory Cottard & Bibici
" Je suis déçu évidemment. Elle fait une faute sur le 1, elle était un peu surprise par l’environnement je crois. Après je me suis senti vraiment à l’aise dans mon tracé. On avait bien reconnu le parcours avec les gars et Henk. Je fais une petite faute dans le triple à la fin, pas de chance. Le parcours est gros, il fallait se mettre dedans, on n’avait jamais sauté ces hauteurs là. C’est compliqué, mais quel très très bonne expérience. Je suis content d’avoir tenu mentalement, et Bibici, je sais que je n’arrête pas de lui lancer des fleurs, mais elle a encore juste été parfaite."
Julien Epaillard & Caracole de la Roque
"Je pense que ma jument manque encore un peu de métier. J’avais un peu d’appréhension en sautant de nuit, j’ai dû mettre un peu plus de pression en début de tour et après je n’avais pas tout le contrôle. Sur ce genre de parcours, quand on n’a pas 100% de contrôle, ça ne pardonne pas. Techniquement on n’est pas encore tout à fait au point. La jument a vraiment bien évolué ces derniers mois, mais elle n’a que 10 ans, j’ai encore un peu de travail. On était parti sur une bonne dynamique, donc forcément on est déçu de cette 6e place, mais les meilleurs ont gagné et les équipes qui suivent sont aussi très au point. On va débriefer tout ça avec l’équipe et le staff."
Kevin Staut & Viking d'la Rousserie
" J’ai senti en partant sur le N°1 que mon cheval avait passé la langue par-dessus son mors. Ça m’a posé des problèmes de connexion en piste. Ça n’excuse rien pour moi, j’aurais dû m’adapter pour éviter au moins deux fautes en piste. C’est difficile parce que jusque là on avait eu des bons parcours. Ça nous tenait vraiment à cœur de bien faire ce soir. Je pense que tous les cavaliers, même Julien qui était le mieux placé d’entre nous en individuel, étaient uniquement focalisés sur le résultat par équipe. On s’est donné beaucoup. C’est triste, mais c’est la loi du sport. On savait qu’on avait un parcours difficile à affronter. On a essayé d’être concentrés et sérieux, ça n’a pas suffit.
Mon bilan personnel est forcément décevant, mais ça ne retire rien à la qualité de mon cheval qui s’est beaucoup donné. On sait que les championnats, c’est toujours des émotions et des sensations très fortes, positives comme négatives. On sait que quand on fait le voyage, il faut être capables d’encaisser ça. On va maintenant analyser les points techniques pour continuer à nous améliorer."
Henk Nooren, sélectionneur national
"Tout le monde est évidemment déçu de cette performance. Avant de débuter, je savais qu’on avait une bonne équipe, mais qui s’était formée seulement depuis le début de l’année 2022. Ce soir on a vu un parcours vraiment sur une hauteur de championnat et très difficile techniquement. Nos chevaux ne sont peut-être pas encore vraiment habitués à cette hauteur. Je pense vraiment que nos chevaux sont capables de sauter des épreuves comme ça, mais on a besoin encore de travail pour être au point.
Le prochain objectif est vraiment d’essayer de se concentrer pour former les couples qui seront capables de faire des performances aux JO à Paris. "