

Les 4 et 5 février se tenait la finale du circuit Coupe du monde FEI d’attelage. Le meneur tricolore Benjamin Aillaud a participé à sa quatrième finale consécutive depuis 2018 - les éditions 2021 et 2022 ayant été annulées en raison du contexte sanitaire - avec son nouveau team. À cette occasion, il a évoqué ses quatre chevaux, qui ont la particularité d’avoir évolué dans des spectacles en liberté et concourent à l’international depuis quelques mois seulement.
Lors de cette finale, qu’il a conclue au septième rang, Benjamin Aillaud a engrangé de l’expérience avec son nouveau team, composé des Lusitaniens Fez, Fruto, Famoso et Fiasco, une précieuse expérience. Ses quatres partenaires de treize ans, qui n’ont en tout et pour tout participé qu’aux étapes Coupe du monde de Lyon (69), Maastricht (NED), Stuttgart (GER) et Londres (GBR) cette saison avant de prendre part à la finale bordelaise, n’étaient à l’origine pas destinés à concourir au plus haut niveau en attelage et ont performé au début de leur carrière dans des spectacles en liberté, aux côtés de quatre Lipizzans !
“Je les ai achetés jeunes, à trois ans, et dressés en liberté pendant l’année des quatre ans”, débute Benjamin Aillaud. “Ce qui est intéressant est de développer la relation avant le sport grâce au travail en liberté, c’est une notion qui me tient à cœur. Ils sont évidemment montés sur le plat, effectuent de la gymnastique sur les barres, mais ont cette spécificité d’être apparus pendant quelques années dans des shows en liberté. Ils ont presque toujours fait de l’attelage, mais en compétition depuis un an seulement.” Le meneur voit de nombreux avantages à ce parcours atypique pour ses chevaux : “Les avoir travaillés en liberté a permis de construire plus vite une relation et de l’harmonie. Quand nous nous sommes lancés dans ce projet, nous avons juste déplacé cela vers une autre discipline, nous nous connaissons par cœur. Cela permet de proposer un menu varié aux chevaux. Par exemple, après avoir fait beaucoup d’attelage pour préparer cette saison, ils peuvent reprendre sur un autre type de travail.”
Benjamin Aillaud est également revenu sur sa finale, qu’il a partagé en famille puisque ses équipiers étaient Magalie, sa femme, et Nuno, son fils, une configuration “qui rend ce sport si exceptionnel !” : “Ce que ce nouveau team a montré pour cette première saison était déjà génial. Concernant la finale, vu le plateau présent, je n’étais pas là pour jouer une performance mais pour continuer à les construire à ce niveau. Ils ont fait ce que j’attendais d’eux, les erreurs sont de ma faute. Je remercie le staff fédéral pour l’opportunité de courir cette finale. Maintenant, nous nous dirigeons vers la saison extérieure avec ce team, complété par un cinquième cheval, pour continuer à progresser. C’est une belle aventure ! L'objectif est de rentrer à nouveau dans le top 10 mondial.”
Pour cela, il peut désormais compter sur le soutien de La Laiterie de Montaigu, à travers la Team LM, avec qui il partage de “nombreuses valeurs communes. Je les remercie pour leur soutien. Ils ont à cœur de travailler sur des valeurs humaines, de fonctionner avec les chevaux. La team de concours est juste incroyable avec Yoann Di Stefano, Julien Gonin et Philippe Rozier, et nous avons la chance de nous ajouter à cette équipe avec un attelage. Cette configuration permet de mutualiser plein de savoirs équestres. La philosophie globale est vendéenne, généreuse, qui sait où elle va.”
Rencontre avec Caroline Di Stefano
Caroline Di Stefano, passionnée d’attelage, est la directrice générale de La Laiterie de Montaigu, fournisseur officiel de la FFE, qui soutient notamment Benjamin Aillaud et les cavaliers de saut d’obstacles Philippe Rozier et Julien Gonin.
Depuis quelques mois, vous soutenez Benjamin Aillaud. Comment s’est fait la rencontre ?
Je connais Benjamin depuis de nombreuses années car je pratique moi-même l’attelage, c’est pour moi une idole et un très grand champion. Pour mon anniversaire, on m’a offert un stage avec Benjamin, qui est donc venu aux écuries il y a un an. Nous avons passé deux jours incroyables avec cet excellent homme de cheval. Assez rapidement, l’idée s’est faite que nous travaillons ensemble, au début pour le travail de nos chevaux sans intégrer la Team LM. Au cours de l’année 2022, nous avons décidé de continuer l’aventure ensemble et de l’intégrer pleinement à l’équipe.
Comment se matérialise votre collaboration ?
Il y a un vrai projet sur le long terme. Nous accompagnons Benjamin financièrement comme pour nos autres ambassadeurs. L’objectif est qu’il concourt sur deux concours partenaires, Equita Lyon et le Jumping International de Bordeaux. Ensuite, au-delà de son rôle de coaching au sein de l’équipe, nous mettons en place des sessions d’équicoaching avec Benjamin pour nos salariés. Plusieurs fois par an, il intervient avec David Corona, coach mental.
Vous êtes une passionnée d’attelage. Quel lien entretenez-vous avec cette discipline et qu’appréciez-vous dans celle-ci ?
Je pratique régulièrement l’attelage à la maison. J’aime beaucoup la notion d’équipe, d’abord avec les quatre chevaux entre eux. Je trouve génial d’associer quatre personnalités parfois complètement différentes ! Il y a aussi la notion d’équipe humaine, avec un meneur et deux grooms dans la voiture mais aussi une multitude de personnes autour pour faire en sorte que tout fonctionne. Sans oublier l’équipe que forment les humains et les chevaux ! Je trouve que cette notion où chacun est important est incroyable, il y a un souci du détail tous ensemble. La Laiterie de Montaigu est une entreprise familiale, nous sommes une équipe, et je retrouve cela dans l’attelage.
À travers la Laiterie de Montaigu, vous êtes très investie dans le milieu des sports équestres. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à évoluer dans ce milieu ?
En Vendée, c’est le bateau avec le Vendée Globe. On l’a fait, on n’a pas vraiment le pied marin, on est donc venu un peu par hasard dans le milieu du cheval il y a maintenant dix ans. Cet amour du cheval ne laisse personne indifférent, on a souhaité proposer à nos clients et salariés une expérience extraordinaire : vivre de l’intérieur un sport avec un communicant incroyable qu’est le cheval. On arrive souvent au cheval parce qu’on a été émerveillé par l’un d’entre eux. Ceux qui connaissent adhèrent tout de suite, tandis que les autres ne restent jamais indifférents. En équicoaching, grâce au cheval qui est un véritable miroir, on peut avancer sur plein de sujets.
La Laiterie de Montaigu est partenaire du circuit du Grand National FFE - AC Print et fournisseur officiel de la FFE. Pourquoi ces choix ?
Nous avons commencé par le très haut niveau en saut d’obstacles, mais pour y accéder il faut se former. Nous trouvons que le circuit du Grand National FFE - AC Print est un outil incroyable pour la formation des cavaliers comme des chevaux. Il y a de belles installations, de la concurrence, des parcours toujours bien montés. Comme le dit notre cavalier Julien Gonin, fervent défenseur du circuit, tout le monde peut y apprendre. C’était donc important de soutenir le Grand National. Le rapprochement avec la Fédération s’est ensuite effectué naturellement car cela fait une décennie que nous nous côtoyons de très près.
Le cheval est le plus important, nous le remettons au centre de l’histoire. Nous vivons des histoires incroyables en voyant des gens vibrer avec les chevaux. Il faut les mettre en avant, défendre notre sport, défendre le fait qu’on le fait bien et qu’on aime les chevaux. C’est l’optique de la Team LM. Nos chevaux retraités sont des retraités actifs, qui continuent à être entretenus physiquement, partent en balade et qui sont bichonnés. Les salariés comme les clients leur rendent visite. Nous nous souvenons de la victoire exceptionnelle de Quatrin de la Roque*LM en 2017. Il coule aujourd’hui des jours heureux, ce qui est important pour nous.
Quelles valeurs communes trouvez-vous entre les sports équestres et votre entreprise ?
Passion, technicité et tradition. C’est un sport technique, ce qui recoupe la technicité de notre métier, tandis que la Laiterie a fêté ses quatre-vingt-dix ans l’année dernière. C’est une longue histoire !