Dimanche 7 septembre 2025, Alexia Pittier a réalisé une performance historique en devenant championne d’Europe de para-dressage en Grade IV. Un titre acquis à Ermelo (NED) dans la Libre avec son cheval de cœur Sultan 768 et qui consacre la progression du couple, déjà brillant lors des Jeux paralympiques de Paris 2024. Portrait.
Savoyarde d’origine, née en Suisse le 27 novembre 1992, Alexia Pittier pratique l’équitation depuis son plus jeune âge. D’abord attirée par le saut d’obstacles, elle s’oriente ensuite vers le dressage. Son baccalauréat en poche, Alexia décide de se consacrer à sa passion et obtient son monitorat.
Touchée par la maladie de Charcot-Marie-Tooth (environ 30 000 personnes atteintes en France), maladie génétique évolutive caractérisée par une dégénérescence des muscles des jambes et des bras, l’évolution de sa maladie en 2017 la pousse vers le para-dressage, qu’elle découvre lors d’un stage au Parc équestre fédéral (41). D’abord entraînée par Bruno Loiseau puis Pedro Mendes, à ses côtés depuis de nombreuses années, Alexia a aussi bénéficié de l’accompagnement complémentaire de Marina Caplain Saint-André en vue des Jeux de Paris 2024.
Sa belle histoire avec Sultan 768
Si Alexia fait ses premiers pas internationaux avec Frauenheld (propriété de sa cavalière), acquis en Allemagne et grâce auquel le staff fédéral la repère, c’est avec Sultan (propriété de Sylvie Pittier, Arthur Boutron et de sa cavalière) qu’elle atteint le plus haut niveau. Né en 2015, l’alezan se montre très qualiteux, bien que sensible, et Alexia le forme patiemment dès 2021. Le duo progresse rapidement et participe à ses premiers CPEDI Grade IV en 2023. L’année suivante, ils sont sélectionnés pour leur premier grand championnat à l’occasion des Jeux paralympiques, dont les épreuves se sont jouées dans le cadre splendide du château de Versailles (78). Devant leur public, ils sont 5e avec l’équipe de France et 7e de la finale individuelle libre, démontrant leur potentiel.
Un premier titre continental en para-dressage pour la France
C’est à Ermelo, aux Pays-Bas, qu’Alexia et Sultan assoient leur place parmi les meilleurs. Manquant d’un rien la médaille de bronze le premier jour, les deux complices sont 3e de la reprise servant de support pour le résultat par équipes. De bon augure avant la finale individuelle en musique… Où ils marquent définitivement l’histoire du para-dressage français ! Avec 78.055%, c’est une magnifique médaille d’or qui vient récompenser le travail de toute une équipe.
« Sultan était incroyable. La Libre est mon épreuve préférée ; ce programme et cette musique racontent notre histoire. Quand j'ai vu la note de 78% s’afficher, je me suis dit qu'on avait vraiment fait quelque chose de grand. C’est encore plus beau de la vivre avec toute l’équipe. C'est motivant, cela fait plaisir de voir que le travail paye et que tout ce qu'on met en place a un sens : les entraînements techniques avec Carlos Lopes, la préparation mentale avec Flore Tairraz, garder le corps en forme avec Manon Noël… J'ai beaucoup de chance, ma famille est avec moi et me soutient, mon groom qui est aussi mon conjoint gère parfaitement Sultan, Pedro Mendes mon entraîneur est formidable... Et pour finir mon cheval... Quel cheval ! Il prend du plaisir avec moi, il est doué, il est attachant, il a tout pour lui et je pense qu’il est le meilleur du monde »
Fanny Delaval, cheffe d’équipe, dira alors : « Je pensais qu'on pouvait aller gagner une médaille aujourd'hui, mais l'or, je n'osais pas en rêver. On est sur un nuage ». Un sentiment qu’Alexia espère prolonger lors des Mondiaux d’Aix-la-Chapelle à l’été 2026, où elle se présentera avec des ambitions légitimes, avant les prochains Jeux de Los Angeles 2028.