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Renaud Demars Formation MAE crédit FFE-EB

Entretien avec l’Adjudant-chef Renaud, Référent national en équitation adaptée dans les Armées au Centre National des Sports de la Défense (CNSD)

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FFE|Sport-santé
06/10/2025
Renaud Dermars Formation MAE crédit FFE-EB
© FFE-EB

Entretien avec l’Adjudant-chef Renaud, Référent national en équitation adaptée dans les Armées au Centre National des Sports de la Défense (CNSD)

Alors que la cinquième promotion de la formation fédérale médiateur équin a été lancée le 15 septembre dernier, entretien avec l’Adjudant-chef Renaud, diplômé de cette même formation en 2025. Référent national en équitation adaptée dans les Armées au Centre National des Sports de la Défense, il anime des stages de reconstruction pour les militaires blessés et leurs familles. Rencontre.

Des stages pour favoriser la reconstruction personnelle et la réinsertion professionnelle

Depuis 2022, vous êtes le Référent national en équitation adaptée dans les Armées. Quelle est votre mission ?

Au sein des armées, il y a une volonté ministérielle et interministérielle de créer un parcours de reconstruction par le sport depuis une dizaine d'années. Cela peut être du rugby fauteuil, de la voile, de la plongée, l’équitation, etc. Quand le précédent référent a quitté l’institution, il m’a contacté. Étant passionné par l'accompagnement des militaires blessés, j’ai évidemment accepté de prendre la suite et assurer la pérennité de l’héritage qu’il me léguait. Mon but est de me saisir de l’existant et de le développer. L’accompagnement des blessés est de plus en plus déployé avec les années.

Quel est l'enjeu de l’accompagnement de ces blessés ?

Dans un premier temps, leur donner des outils pour qu’ils se sentent mieux, mais aussi pour ceux allant au bout du parcours, d’accélérer significativement leur processus de réhabilitation dans les armées soit beaucoup plus rapide. L’objectif est la réinsertion dans le milieu professionnel. Il n'y a rien de pire pour un militaire passionné par son métier, que de s’entendre dire que tout est terminé. Si, le sport, et notamment l’équitation, peuvent les amener à retrouver une place, même différente du fait de leur blessure, dans l’institution, c’est très valorisant pour eux. J’accompagne des militaires de tous les âges. Malheureusement, certains avaient 19 ans et vécu un début de carrière compliqué. Il y a aussi des vétérans qui ont 60-65 ans, ne sont plus dans l'armée mais sont généralement suivis par l'Office national des anciens combattants. C'est un peu une bulle d'oxygène pour certains car ils n’ont pas pu bénéficier immédiatement de ce parcours, faute de son existence à l’époque de leur accident.

Or, plus nous les aidons à identifier rapidement le sport qui leur donne les outils pour avancer dans leur vie personnelle, plus l’accompagnement est efficace. Chacun trouve l’activité où il s'épanouit, se reconstruit. Certains militaires ayant suivi le parcours de reconstruction, étaient même présents aux Jeux paralympiques. Je ne pense pas que j'aurais des cavaliers aux Jeux et ce n'est pas mon objectif, mais si j’arrive à leur faire pousser la porte d’un club, et que ce dernier se donne la mission de les amener à la compétition, c'est super !

Que mettez-vous en place autour de la médiation avec les équidés ?

Aujourd'hui, je propose deux types de stages. Le premier est un stage “solo”, où il y a 6 blessés maximum qui viennent du lundi au vendredi pour de l'équitation adaptée. Nous travaillons sur la communication, le bien-être, le dépassement de soi, l'estime de soi. Ensuite ils ont la possibilité de revenir pour le second type de stage, avec des membres de leur famille ou des personnes qui ont une importance dans leur reconstruction. En effet, malheureusement, après une blessure, les conjoints ou conjointes, les familles, font face à une personne qui n’est plus celle qu’ils ont connu. Et parfois, les familles se déchirent. Ces stages collectifs, s'ils interviennent à temps, peuvent aider à continuer d’avancer. Ce sont deux beaux outils.

L’attelage a une place importante durant ces stages…

Je l'utilise à tous les stages, lors de deux demi-journées. Chaque stagiaire est en trio avec un cheval et un militaire de la filière équestre. Cela permet de travailler la cohésion et le fait de reparler à des militaires, comme ils peuvent être en rupture avec l'institution. Lors de la première session, nous allons dans le parc du château de Fontainebleau. C’est volontairement un moyen de décompresser après une journée chargée en émotions. Cela fait travailler l'estime de soi, car il faut dire bonjour aux personnes civiles rencontrées et dont le regard est attiré par les chevaux. Il y a aussi le fait de maîtriser toute cette puissance dégagée par les chevaux qui tractent la voiture hippomobile, tout en restant très fin. Par l'intermédiaire des guides, le cheval sent si la personne est stressée. Il y a donc du contrôle, de la régulation de soi. Un peu plus tard dans la semaine, on part pour une seconde session en forêt de Fontainebleau où, s’ils le souhaitent, ils peuvent monter leur cheval. Cela crée des moments avec beaucoup de sourires, du dépassement de soi… À la fin, ils sont tellement fiers et heureux ! Pendant les stages, les activités sont proposées mais jamais imposées. Surtout, nous ne laissons jamais un camarade sur le côté ; c'est une valeur militaire. Nous adaptons les activités au besoin, l’important étant de les faire ensemble.

Renaud Dermars Congrès cheval et diversité FFE-CB
© FFE-CB

“Je mets à profit mon parcours de vie pour accompagner mes camarades”

Quels résultats observez-vous et quels sont les retours des militaires participants ?

Après chaque stage, les observations sont complètement différentes et tellement puissantes que, souvent, cela me donne des frissons. La chose la plus représentative, ce sont des militaires qui viennent, ne s'adressent qu’à moi car ils connaissent rarement les autres, et à la fin ils remercient tout le monde, se prennent tous dans les bras, échangent… Parfois, ce sont des personnes qui n’étaient pas sorties de chez elles pendant un long moment et ne communiquaient plus ! Quand ils repartent, ils ont relevé la tête, ils ont le sourire. Pour arriver à ces résultats, le cheval est un outil extrêmement puissant. Pour moi, mais aussi pour mes collègues qui sont en reconstruction via le sport, le jour où les gens qui ont suivi le parcours viennent nous dire qu’ils n’ont plus besoin de nous, ont repris une vie sociale et professionnelle, c’est la plus belle récompense. Cela montre l’efficacité du dispositif et que l’accompagnement par le Cheval porte ses fruits. Chaque parcours est différent et propre à chacun.

Vous avez vous-même vécu les bienfaits du contact avec les chevaux…

Depuis que je suis tout petit, mais encore plus depuis les attentats du 13 novembre 2015 au Stade de France où j’ai été blessé alors que j’étais en service, quand je suis avec le cheval, je n'ai plus de problème. Je suis concentré sur ce que je fais avec le cheval, j'oublie tout le reste, comme si mon cerveau était hypnotisé. Après les attentats, je suis toujours allé au travail. Les premières fois où je suis ressorti, je n'étais pas serein. Mais en étant avec le cheval, je me suis laissé porter. Je me suis dit que, de toute façon, le cheval allait m’accompagner si je me sentais en difficulté. Il y a un côté rassurant. Grâce aux chevaux, je me suis rendu compte de l’importance d’utiliser son intelligence émotionnelle et sa sensibilité. Je mets à profit mon parcours de vie pour accompagner mes camarades. Je prône plus de sensibilité et un développement de l'humain que de la technique en équitation. Ce que je fais avec les blessés, je pourrais le faire avec des cavaliers “valides”. Chacun sa vocation et honnêtement, je ne veux pas faire autre chose comme métier.

Pourquoi avoir fait le choix de la formation médiateur équin de la FFE ?

Il me manquait plein d'outils. De nombreuses formations existent, mais celle de la FFE était pour moi le choix le plus pérenne par rapport à l’institution militaire. Ce rapprochement avec la filière me semble primordial. Et puis, il y a le réseau fédéral associé au réseau militaire, je pense qu'il y a de belles choses à construire et développer. C'était un choix logique. Il y a des choses que je faisais avec ma sensibilité, mais je ne savais pas les nommer ou même véritablement mesurer la puissance que cela pouvait avoir. J’ai appris à affiner ma maîtrise de certains outils, j’ai découvert d’autres pratiques et surtout gagner en agilité professionnelle en renforçant mes compétences comportementales en lien avec les accompagnements. 

La certification apporte une légitimité, permet d'être identifié auprès de la Fédération et de créer une synergie entre les deux institutions afin de coopérer ensemble. Le réseau de médiateurs équins permet aussi de créer un maillage territorial pour orienter les personnes que je rencontre et qui sont intéressées par les bienfaits du cheval. Maintenant, je souhaite continuer à développer ma pratique. J'ai une grande passion, celle de l'utilisation de l'intelligence collective. On verra où cela me mènera.

L’Adjudant-chef Renaud avait témoigné de son parcours en avril 2024 lors de la troisième édition du Congrès Cheval et Diversité.

  • Son intervention en vidéo
  • En savoir plus sur la formation FFE médiateur équin

Qui est L’Adjudant-chef Renaud ?

Issu d’une famille non équitante, celui qui est aujourd’hui l’Adjudant-chef Renaud a débuté l’équitation à la Société Hippique Nationale de Fontainebleau, qui est maintenant la Section équestre de Fontainebleau, à l’âge de 7 ans. Si son arrière-grand-père, qu’il n’a pas connu, était gendarme à cheval, sa famille proche n’était pas militaire et il a commencé à travailler dans le civil avant de passer le concours de gendarmerie et d'intégrer le Régiment de Cavalerie de la Garde Républicaine en 2005, où il passe 18 belles années : “La vie m'a amené à ce que je fais aujourd'hui. J'ai été blessé lors des attentats du 13 novembre 2015 au Stade de France, alors que j’étais en service. Je ne me suis jamais arrêté, malgré le syndrome de stress post-traumatique, parce que j'avais les chevaux. Et à un moment dans ma propre reconstruction, je me suis dit qu’il fallait en faire profiter les camarades qui n'ont pas cette chance, que je crée quelque chose. On m’a parlé d’un militaire à Fontainebleau qui faisait de l'équitation adaptée pour les blessés des Armées. Comme je suis originaire de là-bas, je le connaissais. Il m’a incité à créer mon stage gendarmerie - les stages Cent’OR organisés par la direction générale de la gendarmerie mais soutenus par le régiment de cavalerie, qui fournit le personnel et les chevaux.”

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