

Chez eux, sur la pelouse du stade François André qui accueille chaque année le Jumping international de La Baule, les Bleus ont terminé quatrièmes ce vendredi 9 juin de la Coupe des nations Barrière avec seize points au cumul des deux manches. Pour leur première en équipe de France, Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre ont signé l’un des quatre doubles sans-faute de l’épreuve.
Henk Nooren avait choisi pour courir à domicile le quatuor suivant :
L’Officiel de France est toujours un moment incontournable dans la saison des cavaliers tricolores. Pour la deuxième année, c’est le chef de piste mosellan Grégory Bodo qui a dessiné les tracés du CSIO 5*, dont la Coupe des nations Barrière est un des temps forts. C’est un parcours technique qu’a proposé celui qui sera co-chef de piste des épreuves de saut d’obstacles aux Jeux olympiques de Paris 2024. Au menu, douze obstacles et quinze efforts pour un temps imparti de 74’’, salué par les cavaliers pour sa justesse.
Le mot de Grégory Bodo
“C’était une très belle Coupe des nations. Avant l’épreuve, j’avais dit vouloir être dans le même registre que l’an passé, à savoir pouvoir constater entre trois et cinq doubles sans-faute. Nous sommes à quatre, avec une première manche palpitante, qui n’ouvre pas les robinets en termes de sans-faute. C’est ce qu’on a vu avec une majorité de parcours à huit points. Tout était possible pour la seconde manche. Cela donne un engouement supplémentaire et de l’émotion pour le public. C’est cela, la magie d’une Coupe des nations !
Le déroulé de la Coupe des nations
Quatre doubles sans-faute ont donc été recensés dans cette épreuve par équipes, dont celui de Julien Epaillard, qui a œuvré à la quatrième place collective des Bleus avec Dubaï du Cèdre. En première manche, le n°2 mondial au classement FEI a signé l’un des sept parcours exempts de toute pénalité aux rênes de sa jument de dix ans, qui honorait sa première sélection en équipe de France après avoir été réserviste lors du CSIO 5* de Rome.
Le mot de Julien Epaillard
“Je suis très content de ma jument. Au début, je n’arrivais pas à canaliser son énergie pour qu’elle l’utilise avec moi, puis petit-à-petit j’ai trouvé des petites astuces pour remédier à cela. J’ai commencé à avoir un très bon sentiment à Madrid (ESP) où les fautes commises étaient simples à gommer, ce qui s’est confirmé à Rome (ITA) où elle gagne une épreuve qualificative pour le Grand Prix et se qualifie pour le barrage le dimanche. Cela me permet d’avoir ma chance ici ; la jument était très bien et sans-faute dans l’épreuve d’hier. Elle a montré aujourd’hui qu’elle est présente. Elle a dix ans et a encore besoin de s’endurcir à ce niveau, c’est pourquoi elle prendra part au Grand Prix dimanche, avant d’avoir quelques semaines de repos après avoir pris du métier sur des concours en herbe. C’était un bon parcours technique, que j’ai apprécié, avec notamment une spa dos à la porte et un triple délicat à aborder en six foulées un peu longues. Il fallait beaucoup de précision et des chevaux aux ordres. C’était dessiné avec beaucoup de finesse.”
L’après-midi avait bien commencé pour les Tricolores, le public présent en nombre dans les tribunes bauloises leur ayant réservé une standing ovation lors de la traditionnelle parade des équipes. En première manche, l’ouvreur pour la France Simon Delestre, septième mondial et parti en n°9, n’a pu éviter deux fautes de son énergique Cayman Jolly Jumper en milieu de tour. Le Lorrain et son complice des derniers Mondiaux, qui ont honoré leur première sélection l’an passé sur cette même piste, ont fauté sur le mur n°5 puis l’oxer placée en entrée de double n°7, qui suivait la rivière. Le duo a brillamment rectifié le tir en seconde manche avec un sans-faute !
Le mot de Simon Delestre
“Cayman a réalisé un second tour formidable. Au premier tour, j’ai eu une détente presque optimale, il était assez calme et peut-être un peu trop relax pour entrer sur une épreuve de ce niveau. Après, avec lui je suis tellement content de l’avoir calme que je ne veux pas lui mettre trop de pression au paddock ! Grégory Bodo a fait un travail incroyable avec ce parcours qui est délicat sans mettre les chevaux à l’effort.”
Troisième coéquipier tricolore, Kevin Staut a réalisé un bon premier parcours seulement pénalisé d’une faute sur le vertical n°4 avec son expérimentée Visconti du Telman. Le couple, membre de l’équipe de France aux championnats d’Europe en 2021, a vu son score s’annuler en seconde manche - principe du drop score où seules les trois meilleures performances sont comptabilisées - après avoir commis trois fautes.
Enfin, Grégory Cottard et Bibici ont de leur côté été pénalisés par deux fois par la rivière, ajoutant également en première manche trois fautes supplémentaires pour un total de seize points.
Quatrième au classement provisoire avec douze points à l’issue de la première manche, la France a réalisé une deuxième manche plus maîtrisée pour n’ajouter que quatre points à son compteur. Avec un total cumulé de seize points, les Vestes Bleues ont donc conclu au quatrième rang final sur les dix nations en lice. La victoire s’est jouée au barrage entre la Belgique, la Suède et le Brésil, qui s’est finalement imposé.
Le mot de Serge Lecomte, président de la Fédération Française d’Équitation
“Le Jumping international de La Baule, présidé par Pierre de Brissac, est un très beau concours auquel la fédération est fière d’être largement associée. Aujourd’hui, nos Français n’ont pas vécu l’après-midi que l’on espérait. Ils se sont bien rattrapés en seconde manche mais cela n’a malheureusement pas été suffisant pour faire mieux qu’une quatrième place. Je leur souhaite le meilleur pour les prochaines Coupes des nations.”
Le débrief du staff fédéral
Sophie Dubourg, directrice technique nationale
“L’ensemble des troupes est déçu, puisqu’à la maison on a toujours envie de finir au moins sur le podium. Il y a eu néanmoins de belles choses avec un nouveau couple, Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre, qui se sont montrés réguliers depuis le CSIO de Rome. Il y a de la déception concernant le premier parcours de Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper, le second de Kevin Staut et Visconti du Telman, Grégory Cottard et Bibici un peu perdus en première manche… On positive car cela nous donne des éléments pour la suite de la saison, mais on est quatrième et cela est décevant. Il y a eu de nombreuses fautes aujourd’hui donc on relativise, nous sommes loin de la tête car le barrage s’est joué à huit points et cela nous aide à construire les équipes à venir, notamment celle des championnats d’Europe à Milan (ITA) qui seront sur herbe. Nous avons encore plusieurs couples, dont le réserviste Olivier Perreau et Dorai d’Aiguilly*Gl events, qui devraient performer dans le Grand Prix dimanche, donc nous sommes sereins sur notre réservoir en vue des prochaines échéances sur herbe.”
Henk Nooren, entraîneur national
“Le scénario est un peu similaire à celui de la Coupe des nations à Saint-Gall la semaine passée, avec un score plutôt lourd en première manche et des cavaliers qui se rattrapent bien dans la seconde. L’évolution et la progression dans les cinq dernières semaines de Dubaï du Cèdre est flagrante avec Julien Epaillard. On espérait qu’ils obtiendraient ce résultat ici, mais nous n’étions pas sûrs du tout ! Encore lundi, j’ai travaillé avec Julien et nous nous étions dit que, comme à Rome, nous regarderions comment se déroule le parcours du premier jour pour prendre une décision. Concernant la suite pour l’équipe de France, il y aura une Coupe des nations dans deux semaines à Rotterdam (NED), qui n’est pas une étape qualificative pour nous en vue de la finale de Barcelone (ESP), puis Aix-la-Chapelle, qui est également un terrain en herbe comme ici et aux prochains championnats d’Europe à Milan.”