STAGE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE D’ATTELAGE AU PARC ÉQUESTRE FÉDÉRAL
Sébastien Vincent ©FFE/LC
Du 22 au 26 novembre, les meneurs de l’équipe de France d’attelage avaient été convié par les représentants de le Fédération française d’equitation au Parc équestre fédéral pour trois jours de stages. Au programme, travail des chevaux mais aussi préparation mentale pour les sportifs de haut niveau afin d’aborder la saison 2018 plus en forme que jamais !
Anthony Hordé, Sébastien Vincent, Benjamin Aillaud, Thibault Coudry, ainsi que Felix-Marie Brasseur se sont réunis durant plusieurs jours au Parc équestre fédéral à l’occasion d’un stage Equipe de France d’attelage. Ce rassemblement a non seulement permis de travailler avec les chevaux mais également d’aborder des thèmes comme la préparation mentale du sportif de haut niveau. Les Jeux Équestres Mondiaux 2018 de Tryon (USA), prochaine grosse échéance pour les meneurs français, ont également été abordés au cours d’un point collectif avec Sophie Dubourg, DTN, Quentin Simonet CTS mais également Régis Bouchet représentant du comité Fédéral pour la discipline et Frédéric Bouix délégué général.
A l’occasion de ce stage nous avons pu poser quelques questions à Benjamin Aillaud, numéro 5 mondial de la discipline et Anthony Hordé, également membre de l’équipe de France qui terminait au mois d’août 4e des championnats d’Europe à Goteborg (Suède).
Après ces premiers jours de stage, quelles sont vos impressions et que pouvez-vous nous dire sur son déroulement ?
Anthony Hordé : « Le stage se passe vraiment très bien. Il y a une super ambiance à la fois au sein de l’équipe mais aussi avec les membres du staff fédéral. Quand on est en compétition, on est tout le temps ensemble avec les autres membres de l’équipe. On a donc tissé des liens très forts d’amitié, et on est heureux de se retrouver tous ensemble ici, dans un cadre plus détendu qu’en compétition qui favorise les échanges. De plus, on est toujours très bien accueillis au Parc équestre fédéral. On dispose de tous les terrains pour travailler donc ce sont des conditions optimum.
Le plus motivant a été la réunion que nous avons eue au sujet de Tryon. Que ce soit nous même, ou nos mécènes et sponsors, on est tous ressortis boostés de cette réunion. Les JEM c’est un objectif hyper motivant, d’autant plus que le staff fédéral est très présent et vraiment investi. Le fait d’entendre Sophie Dubourg nous parler de Tryon, de l’organisation, du site ça rend les choses tangibles et donc encore plus motivantes. »
Benjamin Aillaud : « On s’entend très bien avec tous les membres de l’équipe de France, on a une bonne cohésion, et les stages d’hiver nous permettent de renforcer ça. On a aussi la chance d’avoir un staff généreux, qui nous permet de faire des Jeux Equestres Mondiaux de Tryon une aventure géniale avec les bons outils. L’ambiance et la cohésion sont importantes pour aborder ces championnats du monde dans de bonnes dispositions. C’est une vraie aventure humaine, et sportivement ça a quand même une autre dimension. »
Vous avez eu une journée de stage dédiée à la préparation mentale. Est-ce quelque chose que vous avez recours à des méthodes préparation mentale dans votre quotidien ?
Anthony Hordé : « Je n’en avais jamais vraiment ressenti le besoin et je n’ai pas forcément le temps. Mais aujourd’hui c’est vrai que je me rends compte que ça peut m’aider, que je peux me fixer des objectifs atteignables. »
Benjamin Aillaud : « J’ai adoré l’intervention sur la préparation mentale. La relation qu’on entretient avec les chevaux demande du « self-control ». Il faut savoir contrôler son mental dans des situations délicates, qu’on peut rencontrer en compétition. Il y a des choses que je fais déjà, mais là on a rencontré un préparateur mental qui a une autre approche et une autre expérience. J’avais déjà travaillé sur la préparation mentale en équitation et aussi en spectacle équestre mais c’est toujours intéressant de découvrir d’autres méthodes, d’autres points de vue. Là on a beaucoup axé la séance sur la structure mentale, la manière dont le cerveau fonctionne et dont le corps réagit… en gros la biomécanique du cerveau ! Le cheval réagit à notre état mental donc c’est très important de comprendre comment on fonctionne. Les chevaux nous font confiance mais si on commence à perdre pied, on ne pourra pas les rassurer et être performant en compétition. »
Quel sera votre programme jusqu’aux Jeux Équestres Mondiaux de Tryon 2018 ?
Anthony Hordé : « La liste des concours et des stages est déjà bien avancée. La prochaine échéance est le concours de Lisieux, et la suite de la saison va se déterminer à ce moment là. Les Jeux Équestres Mondiaux demandent une vraie préparation à long terme notamment au niveau logistique. Il faut prévoir l’imprévisible, on connaît déjà les difficultés et le fait de se préparer à l’avance permet de ne pas subir. Le staff fédéral est là pour ça et c’est ce qui est très motivant. »
Benjamin Aillaud : « D’abord Budapest, puis Genève, Londres et Malines. En gros je suis en compétition tous les week-ends avec des attelages différents pour l’indoor. Je suis 5e de la ranking mondiale donc je vais courir les 6 étapes pour continuer à progresser. A Stuttgart, je me suis blessé à la cheville en début de compétition. Sportivement parlant j’aurais pu arrêter, mais je voulais finir l’épreuve pour faire prendre de l’expérience aux chevaux car notre team participe à sa première saison de coupe du monde. Pour Tryon, j’ai déjà une bonne base, mais on a enrichi le piquet de chevaux avec mes propriétaires. Nous optimisons la composition du team en vue d’une participation aux Jeux équestres mondiaux avec le meilleur attelage possible. »
Sur quoi allez-vous travailler pour gagner encore quelques places au classement ?
Anthony Hordé : « On va surtout travailler sur la place des chevaux et le travail sur le dressage car c’est mon point faible… Au championnat de France de Lignières, on a déjà essayé les chevaux à une place différente de celle des championnats d’Europe de Göteborg. Ces essais ont été concluants au vue des résultats. Le seul bémol maintenant c’est qu’on a deux chevaux de tête qui sont irremplaçables, et il nous faudrait 5 chevaux qui vont très bien sur les 3 tests. Il nous manque donc cette petite sécurité. Mon point fort est plutôt la maniabilité (2e de la maniabilité aux championnats d’Europe de Göteborg) donc on va plutôt axer le travail sur le dressage pour prendre des points supplémentaires. »
Benjamin Aillaud : « La saison 2016-2017 a juste été géniale. On a enchaîné les bonnes performances ! Techniquement, nous sommes réguliers sur les trois tests et les résultats sont encourageants et intéressants. Cela donne de bonnes perspectives, on se rapproche de la 4e place mondiale ! Je vais aller plus loin dans la gymnastique des chevaux, et continuer à développer la relation de confiance que je partage déjà avec eux. Pour moi c’est essentiel. Techniquement, le staff est plus à cheval sur les petits détails. On va trouver des solutions et des façons de dépasser nos limites en étant pointilleux sur des petits détails pour se perfectionner. »
Pour vous, quelles qualités doit avoir un bon cheval d’attelage ?
Anthony Hordé : « Un cheval top pour l’attelage, c’est un cheval d’abord performant en dressage. Quand il est bien dressé, il fonctionne aussi très bien sur le marathon et la maniabilité. A moins qu’il ait une faiblesse physique, une prédisposition en dressage est la base d’un bon cheval d’attelage. »
La discipline semble beaucoup évoluer en particulier ces dernières années. Comment le ressentez-vous ?
Anthony Hordé : « Il y a quatre ans, on essayait d’avoir quatre bons chevaux. Maintenant on est plus exigeants, on essaie plutôt d’en avoir cinq ! La discipline a vraiment évolué : résultats, sérieux, matériel, qualité des chevaux … En plus cette année on a trouvé une certaine osmose au sein de l’équipe donc il faut continuer dans ce sens. L’équipe a maintenant de l’expérience et plus de soutien en particulier de la part de mécènes ou de propriétaires. On a donc plus de régularité, notamment grâce à l’investissement de Felix et au soutien du staff de la Fédération Française d'Équitation, donc maintenant on se dit qu’un classement aux Jeux Équestres Mondiaux, c’est possible ! »