

Les participants au séminaire réunis autour de Serge Lecomte. ©FFE/EB
Le séminaire des formateurs BP JEPS a réuni les 11 et 12 avril au Parc équestre fédéral une centaine d’organismes de formation venus de toute la France. Au programme, un point d’étape détaillé sur la transition vers le BP en 4 UC et les besoins de la formation, des tables rondes sur les évolutions des pratiques et des ateliers sur les modalités de certification.
En ouverture, Serge Lecomte, président de la FFE, a expliqué que « l’objectif est de rendre les cavaliers heureux. Pour cela, il faut de bons coaches, de bons animateurs, de bons moniteurs. Le diplôme qui date de 1965 a permis de faire de la France un pays de cavaliers. Les moniteurs d’aujourd’hui sont bien meilleurs que ceux d’hier grâce à ceux qui les forment. La question qui se pose, c’est comment la FFE peut vous aider à bien les former pour avoir des moniteurs de qualité qui rendent les cavaliers heureux ? Et au-delà de la réglementation, comment veut-on orienter la formation demain ? Une formation qui repose à la fois sur les centres de formation et sur les employeurs qui leur apprennent à travailler. Dans le cadre de la réforme des professions réglementées, nous avons bon espoir de maintenir l’obligation de diplôme qui structure notre métier, du fait que la sécurité des usagers est en jeu ».
Olivier Simon, adjoint à la directrice technique nationale, et Bernard Muret, DTN adjoint à la formation, ont ensuite fait le point sur la mise en place du nouveau BPJEPS en 4 UC. Le point positif est la transition plutôt fluide. Le point noir est la baisse de 30 % des jeunes en formation. Ensuite Karine Boué, du CE de la Scie (76) puis Noémie Gentili et Jean-Marie Pone de Form’Actions Equestres (31) ont expliqué comment s’est faite concrètement la transition dans leurs centres de formation.
Une intervention juridique FFE Ressources de Salomé Thibaut-Gallion a présenté les nouvelles modalités de l’apprentissage. Il y aura moins d’interlocuteurs et davantage de déclarations uniques. OCAPIAT est le nouvel OPCO (ex OPCA) qui vaut pour tout le secteur agriculture et transformation alimentaire. La transition est progressive. Tout est détaillé dans l’Espace Ressources / Social / Former / Apprentissage.
La première journée s’est conclue par la restitution des trois tables rondes sur les pratiques de formation dont une synthèse rapide issue des interventions de Frédérique Jourde, Tania Mélikian et Eve Tixador, conseillères techniques sportives . La seconde a été consacrée à des ateliers sur les compétences attendues, UC par UC et sur les critères de certification. Les documents de travail Guide FFE de l’organisateur des certifications BPJEPS et Note d’orientation FFE pour l’évaluation du BP JEPS ont servi de base à la discussion pour une optimisation collective en petits groupes. Les différents groupes étaient animés par Elisa Moya, Jean Marie Laurent, Karine Boue, Sara Briest.
La formation de la cavalerie d’école vise désormais à développer des compétences pour que le futur moniteur comprenne et mette en œuvre la progression du travail d’un équidé d’instruction. On s’appuie davantage sur une cavalerie polyvalente comprenant des jeunes chevaux et l’on faire prendre conscience aux futurs moniteurs que chaque fois qu’on met en place une séance, on l’organise à la fois pour faire progresser les cavaliers et faire évoluer la cavalerie. La formation inclut aussi éthologie et principes de bien-être animal pour apprendre à les faire partager par les cavaliers. Certains confient la responsabilité d’un cheval à chaque stagiaire. D’autres font monter à tour de rôle chaque cheval pour confronter les analyses sur les soins à prodiguer et les utilisations en séance. Côté outils, les deux besoins sont des modules de formation en ligne sur les connaissances du cheval et des grilles d’évaluation des équidés d’instruction.
La nouvelle formule du BP a eu un impact positif : plus grande ouverture sur les disciplines autres qu’olympiques, abandon de la séance isolée au profit de séances incluses dans une progression plus adaptée aux attentes des employeurs et plus grande implication des tuteurs.
La difficulté majeure est de trouver le tuteur polyvalent idéal et d’animer le réseau des tuteurs.
Parmi les solutions :
mutualisation des compétences entre organismes de formation, OF,
journées de formation avec des experts extérieurs pour que les stagiaires mettent en œuvre chez les tuteurs des séances découverte de disciplines nouvelles,
ateliers d’analyse de pratique pour les stagiaires,
séquences filmées en entreprise analysées en OF.
La mise en œuvre de nouveaux moyens de coordination avec les tuteurs est une autre solution : charte des tuteurs, planning annuel des séances contractualisé, vidéoconférences, plateforme numérique, regroupements, interventions des tuteurs en OF sur leurs domaines de compétence…
Les outils souhaités sont le recensement et le partage des bonnes pratiques, des facilités de liens dématérialisés entre OF et entreprises, et, pour aider à l’explicitation de la pratique, une formation des tuteurs qui pourrait se faire lors de regroupements ou à distance.
De plus, intégrer les évaluateurs à la liste DTN permettrait de mieux les impliquer.
Savoir-être, propreté, bon relationnel, prise en compte de la dimension financière et capacité de travail en équipe sont les points qui nécessitent le plus formation. Le moniteur se doit d’être exemplaire, il s’exprime bien et gère son expression corporelle. Afin d'améliorer ces qualités, il faut laisser faire des expérimentations. Certains OF utilisent les ressources du théâtre et les outils vidéo.
La relation clientèle repose sur la capacité à prendre en compte le cavalier, connaître ses attentes et pouvoir y répondre, veiller à la propreté du centre, être réactif. Des jeux de rôle reproduisant des situations du quotidien permettent d’apprendre à gérer les conflits. Des exercices comme le calcul du coût journalier d’un cheval ou des interventions de comptable pour expliquer la TVA, les prix bruts, nets… sensibilisent aux aspects marketing du métier, apportent un sens pratique et une vraie plus-value.
Former à la connaissance du fonctionnement du club, aux rôles et missions de chacun permet de mieux partager le suivi de la clientèle et de s’intégrer au travail d’équipe dans l’entreprise.
Les deux principales ressources utilisées par les OF sont les intervenants extérieurs et les outils FFE.
La connaissance des différentes activités et des outils FFE est une aide précieuse pour mettre en place des projets, des activités et animer les réseaux sociaux.
La gestion de projet peut s’enseigner via un projet commun au sein d'une même promotion. Ce projet met le stagiaire en situation de futur pro, de la conception du projet à sa réalisation effective.
Enfin, il a été demandé un code club factice pour familiariser les stagiaires aux outils club identifié, sans impliquer les données du centre.
Mathias Hebert, conseiller technique national en charge du développement, a présenté le plan FFE de promotion des métiers de l’équitation pour favoriser le recrutement et promouvoir les centres de formation.
Il comprend le nouveau site métiers davantage orienté vers les jeunes et leurs parents, le Cahier Métiers de l’équitation de La Ref 209, l’affiche Métiers et une collection de documents promotionnels à télécharger dans la Mediatekclub, dont des visuels dédiés pour les réseaux sociaux. A suivre des vidéos de présentation des trois métiers principaux. De plus, des mailings ciblés par profil vont attirer l’attention des jeunes potentiellement intéressés.
Des opérations dédiées sont envisagées : portes ouvertes nationales en mars, points information métiers sur stands et salons, etc.
Enfin, une démarche qualité FFE est initiée pour accompagner les établissements de formation. Une mise en avant renforcée valorisera prioritairement ceux d'entre eux qui souhaiteront s'impliquer dans cette perspective.