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Entraîneur national de l’équipe de France de saut d’obstacles depuis février 2013, au détour d’une conversation, Philippe Guerdat fait l'éloge du circuit Grand National. Analyse et décryptage.
Un circuit formateur
« Ce que nous avons de formidable ici en France, c’est le circuit Grand National. C’est un circuit avec une bonne visibilité et parfaitement normé. En France il y a beaucoup de cavaliers, le Grand National assure une harmonisation tant dans l’organisation que dans la qualité des parcours. Si l’on revient dix ans en arrière, qui aurait imaginé que nous aurions dans chaque étape près de 80 couples qui sautent 1m50. Ce circuit facilite la détection des nouveaux couples et rythme la saison de concours. Aujourd’hui de plus en plus de cavaliers appelés en équipe de France sont issus du Grand National : Mathieu Billot, Olivier Robert, Nicolas Deseuzes… Sans cette marche intermédiaire, ça aurait été beaucoup plus compliqué de les faire évoluer si rapidement vers le grand sport. Avec le Grand National, nous n’avons pas à nous soucier des quotas de places qui peuvent parfois nous compliquer la vie sur les rendez-vous internationaux. »
Un circuit structurant
« Depuis dix ans qu’il existe, ce circuit à permis aux cavaliers de faire des progrès formidables à cheval bien sûr mais à côté également. Le système d’équipe a fait changer les mentalités, il crée des collaborations saines et de l’entraide entre cavaliers. Les nouvelles évolutions réglementaires qui intègrent des jeunes au sein des équipes devraient permettre de faire éclore plus rapidement de nouveaux talents. Parallèlement, la visibilité offerte a incité tout le monde à rechercher de nouveaux partenaires et à se structurer pour ça. Les cavaliers ont pris conscience de l’importance de la communication. C’est un aspect essentiel aujourd’hui et dans lequel les Français avaient du retard. Ils ont encore des progrès à faire mais cela s’améliore et va dans le bon sens. Les propriétaires y trouvent également leur compte. Ils peuvent voir évoluer leurs chevaux sur des rendez-vous de qualité valorisant pour eux. »
Une répartition géographique très utile
« La France est un pays très vaste qui compte énormément de cavaliers. Le Grand National permet un rayonnement national grâce à la répartition géographique des étapes. Cela offre une chance quasi égale que l’on soit installé dans le Nord, le Sud à l’Est ou à l’Ouest. Avant de s’inscrire en équipe, les cavaliers s’engagent souvent sur une ou deux étapes la première année, si ça marche ils disputent tout le circuit par la suite. »
Un circuit très lisible
« Dans le Grand National on sait que le Grand Prix fait 1m50 et la difficulté technique y est supérieure à un Grand Prix 2*. Aujourd’hui tous les parcours sont filmés, cela permet de savoir même à distance où en sont les couples, d’évaluer les progrès comme les points à améliorer. L’organisation en circuit, rythmé d’échéances régulières permet de valoriser la constance des performances. C’est ce qui est le plus important. Tout le monde est capable d’un coup d’éclat mais ce qui est difficile c’est de répéter week-end après week-end. »
Un circuit à développer
« Pour toujours mieux servir le sport, le Grand National doit continuer de se développer. Le circuit Grand Indoor, petit frère du Grand National, qui verra le jour dès cet hiver est une très bonne chose. Le sport de haut niveau c’est désormais tout le temps et partout. Plus nous aurons de rendez-vous de qualité, plus nous formerons de nouveaux couples performants et c’est ce dont nous avons besoin. »