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C'est en France, et plus précisément à Saumur que s'est déroulée la Finale coupe du Monde FEI de voltige du 18 au 20 avril 2019. Clément Taillez représentait la France dans la compétition masculine et prend une belle quatrième place. Le tricolore a annoncé après sa performance qu'il souhaitait rester sur une bonne note, et mettre un terme à sa carrière sportive.
La finale Coupe du monde réunissait chez les hommes les 8 meilleurs voltigeurs du circuit, ainsi que le tenant du titre 2018, issus de 6 nationalités différentes.La compétition a débuté jeudi par une warm-up qui a permis aux athlètes de prendre leurs marques. Clément Taillez, qui voltige sur Dyronn, longé par Pascale Wagner, a pris la quatrième place de cette warm-up avec le score de 8,318 pts, sous les applaudissement d'un public conquis. Le vendredi soir pour la première manche, le voltigeur français obtient le score de 8,363 pts.
La seconde et utilme manche de la finale Coupe du monde s'est déroulée à guichet fermé, et devant un public enthousiaste. Arrivé en piste sous l'ovation des spectateurs, Clément Taillez réalise son meilleur programme du weekend et décroche la note de 8,690 pts. Au terme de ces trois jours de compétition, le voltigeur tricolore obtient un score moyen de 8,527 pts et décroche la quatrième place de la finale. C'est le jeune prodige colombien, Juan Martin Clavijo qui remporte cette finale Coupe du monde de voltige avec la moyenne de 8,976.
Le mot de Davy Delaire, entraîneur national : "Nous sommes ravis, Clément a fait un super programme ce soir ! Il avait fait une première manche un peu en dessous de son niveau, mais il s'est vraiment libéré aujourd'hui. C'est la première fois qu'il y a 9 concurrents dans la finale, et il y avait donc un plateau très relevé et des voltigeurs de très bon niveau. Cette quatrième place, c'est très bien. Ce qu'on voulait, c'est qu'il se fasse plaisir à 100 %, et l'objectif a été rempli aujourd'hui."
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Quelles sont vos impressions sur cette finale ?
Je suis pleinement satisfait du travail accompli avec mon cheval et ma longeuse, c'était vraiment une très belle compétition. J'ai décidé, conjointement avec le staff fédéral, de mettre un terme à ma carrière. Comme je savais que c'était ma dernière compétition, j'avais beaucoup d'émotion à gérer et cela n'a pas été facile. Je n'ai pas voulu en parler avant car c'était déjà dur à gérer sans avoir de pression supplémentaire. La compétition s'est bien passée, je suis derrière le Colombien Juan Martin Clavijo qui est la sensation du moment, et les n°2 et 3 des derniers championnats du monde. Il y a des talents énormes qui sont derrière moi au classement donc c'est déjà une super performance. Des quatre finales Coupes de monde auxquelles j'ai participé, celle-ci était la plus belle. L'organisation a fait un travail magnifique, c'était génial ! On repart avec de belles photos, on a été retransmis à la télévision, pour la voltige c'était exceptionnel. Le niveau était aussi excellent, le lieu et le cadre, dans l'enceinte de l'ENE avec le manège étaient fabuleux et les tribunes étaient pleines... C'était vraiment la plus belle finale que j'ai vue.
Quel était votre objectif pour cette finale Coupe du monde ?
Je ne cherchais pas un podium, car ça fait 10 ans qu'on se bat pour rester au plus haut niveau et j'ai déjà vécu de super moments. Je voulais finir ma carrière en voltigeant avec le cœur et pas avec ma tête. Je suis venu avec Dyronn, le cheval que j'aime, avec ma longeuse qui est aussi ma compagne, j'ai choisis mon costume préféré, et une musique sur laquelle je voulais voltiger depuis longtemps. Peu importe le résultat, je voulais juste bien finir et me faire plaisir au maximum.
Avec le programme de samedi, le pari semble avoir été réussi, pouvez-vous nous en parler ?
Samedi je me suis régalé. La plupart des voltigeurs que je connais sont venus me voir après mon passage en me disant "ça se voyait que c'était le plus beau passage de ta vie". Les passages de jeudi à la warm-up et de samedi ont été exceptionnels, et sont sûrement les plus beaux passages de ma carrière. Pour l'anecdote, cela faisait 10 ans que je voulais voltiger sur cette musique, et quand j'en ai parlé au chorégraphe, Romain Bernard, il n'était vraiment pas emballé. Mais une musique c'est comme un col roulé, tant qu'on ne l'a pas essayé, on ne sait pas si cela nous va ! Jeudi à la warm-up, une fois la musique associée au programme, la magie a opéré et il m'a dit "c'est vrai, c'est superbe". Émotionnellement, c'était un challenge pour ma longeuse, Pascale et pour moi. Dyronn a été magnifique ! Je suis très attaché à ce cheval, que nous avons depuis 2011. J'ai fait toute ma carrière sur son dos et je tiens beaucoup à lui. On a voulu finir avant que cela devienne trop compliqué. Dyronn a 16 ans et il commence a montrer des signes de fatigue physique et mentale... et je suis dans le même état que lui. Il a moins envie de monter dans le camion depuis qu'il est rentré des Etats Unis (championnat du monde de Tryon ndlr). Nous avons profité de tout ce que la voltige avait de beau. On va rester sur une belle prestation et s'arrêter au maximum de notre niveau plutôt que de faire la saison de trop. Je pense que c'est la meilleure chose à faire.
Qu'avez-vous prévu pour Dyronn maintenant ?
J'habite maintenant en Suisse avec Pascale, et mon cheval va nous rejoindre et avoir la retraite qu'il mérite dans un pré avec beaucoup d'herbe ! Il va pouvoir manger toute la journée et avoir un gros ventre ! J'espère qu'en l’arrêtant tôt et en le préservant, il vivra de longues années près de nous. Il m'a tout donné, maintenant je veux lui offrir une belle vie de "vieux cheval". On doit le remercier car il nous a offert beaucoup. En effet, Pascale n'avait jamais longé de sa vie, et a fait sa première longe au Salon du cheval de Paris en décembre. On se rend compte de ce que le cheval a fait pour nous, et on a décidé de finir le circuit coupe du monde ensemble. C'est une belle aventure et nous sommes fiers que Dyronn nous ait offert cela.