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Dans le cadre de la Master Class de para-dressage qui s’est déroulée au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41) du 17 au 19 décembre, la Fédération Française d’Équitation a organisé une session de saddle fitting qui peut se définir comme l’adaptation d’une selle à un couple cheval/cavalier dans l’optique d’améliorer les performances de ses athlètes. L’idée de travailler sur le saddle fitting remonte à un séminaire d’entraîneurs organisé par la FFE en 2017. À cette occasion, l’intervention d’Annette Rancurel, spécialiste du saddle fitting, avait été très appréciée. Ainsi, une intervention de saddle fitting a été programmée en cette fin d’année dans le cadre de la Master Class de para-dressage. « Cette intervention s’inscrit dans la démarche d’optimisation des performances de la DTN. En para-dressage, le saddle fitting peut apporter deux choses : l’amélioration du confort pour le cheval, qui gagnera en locomotion, et le renforcement de l’accompagnement pour les cavaliers, souvent confrontés à des dissymétries, qui progresseront dans leur équilibre et ainsi emploieront mieux leurs aides », explique Fanny Delaval, conseillère technique nationale pour le para-dressage.
La FFE a fait appel à trois intervenants, chacun avec des compétences complémentaires : Simone Ravenel, Clotilde Wibaux et Boris Derouane. Dans un premier temps, ils ont réalisé un diagnostic puis débriefé avec le staff fédéral. Le lendemain, ils ont revu chaque couple, ont cherché des solutions et fait certaines préconisations.
L’intervention de Simone Ravenel était très enrichissante puisqu’elle est l’une des rares saddle fitters à posséder un tapis à capteurs de pression permettant de voir où et comment la selle appuie sur le dos du cheval monté. « Finalement nous faisons un travail de physiothérapeute. Pour ma part, je travaille régulièrement sur recommandations d’ostéopathes. J’interviens souvent sur des chevaux convalescents. Notre but est d’améliorer le bien-être du cheval ce qui facilitera sa remusculation. L’intérêt de se déplacer est de pouvoir tester tout de suite et de voir si les adaptations conviennent », constate Simone Ravenel.
Lors de son intervention sur place et selon ses observations, le saddle fitter va rechercher des solutions en intercalant des « adaptateurs », des sortes de cales en mousse ou en feutre, de différentes tailles et formes, entre la selle et le tapis. Le ressenti du cavalier prend alors toute son importance.
« Nous avons un rôle de conseil, on propose des pistes d’amélioration, nous ne sommes pas là pour tout changer », avance Clotilde Wibaux, ancienne sellière reconvertie dans le saddle fitting depuis six ans. Son travail s’appuie sur l’analyse visuelle et tactile. « Je démarre par une série de questions au cavalier qui me donne toutes ses particularités ainsi que celles de sa monture. Ensuite, je prends les mesures du dos du cheval et j’observe également la façon de seller. On regarde ensuite le cheval fonctionner « nu » puis sellé et enfin monté », poursuit la jeune femme basée en Vendée.
C’est un travail main dans la main avec le sellier comme le confirme Simone Ravenel : « Notre but est d’aider le sellier à faire fonctionner sa selle. C’est de l’optimisation d’où l’importance de travailler ensemble. » Enfin, le Tourangeau, Boris Derouane a pu apporter son œil expert : « Je suis sellier de formation mais depuis quelques années je me suis spécialisé dans la réadaptation des selles. Je décortique tous les aspects de la selle afin de l’améliorer. Les morphologies des chevaux évoluent, les selles peuvent ne plus convenir. Le saddle fitting s’adresse à toutes les disciplines et tous les niveaux. Bien sûr, plus on monte dans les niveaux, plus les réglages et l’analyse vont être fins. »