Après un tour initial composé de treize obstacles et seize efforts, douze des quarante-huit partants de ce Grand Prix 5* se sont retrouvés pour se disputer la victoire au chronomètre et sur un parcours réduit à sept obstacles et huit efforts. Sur les douze Français au départ, trois ont réalisé un premier tour vierge de toute pénalité, sur un parcours délicat imaginé par Santiago Varela et son équipe, où des fautes ont été commises partout : Kevin Staut et Cheppetta (propriété S.A.S Cheppetta Syndicate), Julien Gonin et Valou du Lys (co-propriété de son cavalier et d’un propriétaire sur liste rouge), ainsi que Julien Anquetin et Blood Diamond du Pont (co-propriété de la Société NAQUIN, l’E.a.r.l. ECURIE FRANCK ANQUETIN H.T.O et d’un propriétaire sur liste rouge). 

Septième à s’élancer au barrage, Kevin Staut et Cheppetta ont déroulé un ultime tour fluide et rapide, prenant la tête du provisoire avec un temps de 35’’50. Derniers à s’élancer, le Suédois Henrik von Eckermann et son véloce King Edward n’ont pas réussi à déloger le Français de la première place. Le Normand et sa jument de quatorze engrangent donc un nouveau succès en Grand Prix après leur victoire à Vilamoura (POR) en février, pour le plus grand bonheur du public présent qui les a chaleureusement applaudis à chacune de leur apparition sur la piste. À noter que les deux complices sont les seuls à avoir franchi la ligne d’arrivée sous la barre des 36’’, s’imposant ainsi sans conteste.  

Malheureusement, Julien Gonin et Julien Anquetin n’ont pu réitérer leur performance du premier tour, terminant respectivement une et deux fautes. Le premier cité, en selle sur sa jument de treize ans, s’est classé au dixième rang, tandis que son compatriote le suit à la onzième place grâce à son fils du regretté Diamant de Semilly.

Associés en compétition depuis 2020, ce succès est de bon augure pour Kevin Staut et Cheppetta. Un temps éloigné des terrains de compétition en raison d’un problème oculaire, la baie a montré aujourd’hui toute sa dextérité et qu’elle était bel et bien de retour, de quoi satisfaire son cavalier. “J’ai attendu que le Saut Hermès soit temporairement déplacé au Grand Palais Éphémère pour gagner”, a plaisanté le Normand lors de la conférence de presse à l’issue de sa victoire. “Je suis évidemment ravi de ce résultat et pour toute mon équipe. Dans une carrière de cavalier, on connaît des hauts et des bas. Cheppetta a remporté un Grand Prix 3* il y a peu, donc je savais qu’elle avait le potentiel, mais pas qu’elle reviendrait si vite si bien. Je ne pensais pas gagner face à Henrik von Eckermann et King Edward, qui sont aux yeux de tous l’un des meilleurs couples au monde aujourd’hui. J’ai eu une bonne surprise à la fin.”

Après une longue période sans victoire d’envergure au niveau 5*, Kevin Staut, pendant longtemps le meilleur cavalier français et ancien numéro un mondial, revient donc par la grande porte sur le devant de la scène. “Il faut avoir de la patience. On le sait, dans notre sport, la chute peut être brutale après avoir été au plus haut. Le plus difficile est le premier bas, mais cela m’est arrivé plusieurs fois maintenant, donc je suis plus préparé par rapport à cela. J’ai vécu dix années incroyables avec un certain fonctionnement, des propriétaires consacrés au sport. Je me suis ensuite installé chez moi, avec plusieurs propriétaires différents. C’est aussi une belle aventure et cela demande un peu plus de temps. Des étincelles arrivent, comme aujourd’hui. Je pense pouvoir à nouveau être compétitif régulièrement, cette année ou l’année prochaine, avec des ambitions de battre plus souvent Henrik ! Et pourquoi pas à Versailles dans deux ans.”

• Les résultats complets du Grand Prix Hermès