28/07/2020
Fortes chaleurs : les points de vigilance
Droits FFE-EB
La période de vigilance saisonnière a débuté le 1er juin et va se prolonger jusqu’au 15 septembre prochain dans un contexte inédit : alors que la France vit le premier semestre le plus chaud jamais enregistré, le virus de la COVID-19 circule encore.
Plusieurs points d’attention sont donc nécessaires :
Contexte de pandémie et de crise sanitaire
Selon le Haut Conseil de Santé Publique (avis 6 mai 2020), « il n’y a pas d’incompatibilité entre les mesures barrières pour la maîtrise de la diffusion du virus et les actions recommandées » en prévention des fortes chaleurs.
RAPPEL: selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Covid-19 se transmet principalement par l’expulsion (nasale ou buccale) de gouttelettes respiratoires.
Or, en cas de vitesses d’air importantes (climatisations, ventilateurs etc.), leur diffusion s’accélère, augmentant considérablement les risques de transmission du virus – d’autant plus qu’il n’est pas possible de garantir que la protection offerte par les masques (chirurgicaux ou alternatifs) soit suffisante dans ce cas.
Ainsi 3 principes doivent être conjointement respectés :
1/ Mettre en œuvre les mesures barrières ;
Dans les espaces clos :
2/ Assurer le renouvellement de l’air(extérieur ó l’intérieur) ;
3/ Limiter le brassage artificiel de l'air(intérieur ó intérieur).
Protection des salariés
La législation n’impose pas de température limite au-delà de laquelle les salariés ne peuvent pas travailler, mais selon les professionnels de la santé, lorsque le thermomètre dépasse 30°C, une vigilance accrue s’impose.
Ainsi,même en phase de vigilance météorologique orange ou rouge,l'employeur doit quotidiennement réévaluer les risques pour chaque salarié et réajuster l’organisation de travail, en fonction de :
la température et de son évolution en cours de journée ;
la nature des travaux devant être effectués ;
l’âge et de l’état de santé du travailleurs ;
sa charge de travail.
Ces consignes doivent être retranscrites dans le document unique d'évaluation des risques (DUERP) et adaptées au risque Covid-19.
L’employeur doit donc mettre en place plusieurs dispositifs, dans le respect des gestes barrières, des règles sanitaires et de distanciation physique, pour prévenir efficacement la survenance d’un accident au travail comme:
Mettre à disposition des fontaines à eau et / ou bouteilles d’eau ;
Rappeler l’importance de privilégier des vêtements de travail adaptés : casquette, chapeau, vêtements amples et fins, lunette de soleil, crème solaire, etc. ;
Aménager les horaires de travail et le travail en équipe, afin de limiter les risques de malaise « seul » ;
Utiliser des stores extérieurs pour limiter le réchauffement des locaux lorsque le soleil donne sur les fenêtres ;
Equiper les extérieurs d’aires ombragées ;
Favoriser l’aération naturelle pour les locaux clos – sanitaires, vestiaires, bureau, club house - au minimum pendant 10 à 15 minutes deux fois par jour, pendant et après toute opération de nettoyage et/ou désinfection, la nuit et/ou lors des heures les moins chaudes de la journée.
Si vos locaux possèdent des systèmes de ventilation ou de climatisation, des mesures d’attention supplémentaires sont nécessaires :
La climatisation doit être mise en route :
lorsqu’elle est nécessaire pour assurer des conditions de travail acceptables ;
à débits de soufflages limités (0.4m/s).
La ventilation doit apporter un air neuf (provenant de l’extérieur) ;
Les ventilateurs individuels doivent être utilisés :
lorsqu’ils sont vraiment indispensables ;
à condition d’être réglés à la plus faible vitesse d’air soufflé ;
avec la distance la plus importante possible entre les personnes.
Des systèmes collectifs de brumisation peuvent être mis en place uniquement:
dans les espaces ouverts et semi-clos ;
dès lors qu’ils sont alimentés d’eau potable par un réseau régulièrement vérifié et entretenu ;
à flux exclusivement descendant ;
utilisés non conjointement avec un dispositif de ventilation ou de climatisation.
Points d'attention Covid-19 :
1/ leurs utilisations dans un espace clos ou semi-clos collectif, si le flux d’air est dirigé vers les personnes, même porteuse du masque, est à proscrire. De même, l’utilisation de ventilateurs de grande taille (exemple : situés au plafond), est à proscrire car ils produisent des flux d’air importants.
2/ l’entretien des installations de ventilation et de climatisation doit être impérativement assuré, conformément aux prescriptions de leurs fournisseurs (exemple : nettoyer les filtres et les remplacer comme indiqué par le calendrier d’entretien).
Protection des cavaliers
Les périodes de canicule et fortes chaleurs, eu égard l’obligation de sécurité à l’égard des cavaliers, doivent entraîner une modification de l’organisation « normale » des établissements équestres.
Les horaires et le contenu des séances doivent être adaptés– promenade ou exercice au pas – voire même remplacés(exemple : par des cours théoriques sur l'appréhension ou la gestion de la chaleur par les équidés).
L’information doit être diffusée auprès des cavaliers (mailing, publication Facebook, etc.).
Points d'attention Covid-19 : les risques liés à la Covid-19 ne doivent pas faire oublier que le casque et, le cas échéant,le gilet de protection doivent être conservés, même lorsqu’il fait très chaud.
Bien-être des équidés
La température interne du cheval est maintenue à 37.5°C à 38°C en moyenne. Pour les aider la maintenir et lutter plus efficacement contre la chaleur, pensez à :
1/ Aménager le travail des chevaux en privilégiant les horaires où le soleil est le moins haut : très tôt le matin ou tard le soir.
2/ Hydrater très régulièrement les chevaux pour les aider à compenser leurs pertes d’eau (sueur).
Privilégiez l’eau à température ambiante - car trop froide, elle peut conduire à une colique.
Laisser une pierre de sel à leur disposition est également conseillé.
3/ Rafraîchir en douchant régulièrement son cheval sur les zones où les veines sont très visibles (exemple : sur la face interne des membres et l’encolure) pour diminuer efficacement sa température interne.
Il est très important de le sécher avant le retour au box, afin d’éviter que l’eau ne réchauffe à nouveau l’organisme.
4/ Mettre à disposition des zones ombragées (artificielles ou naturelles) à l’extérieur.
Canicule et transport des équidés
En prévision des températures élevées qui s’annoncent, le gouvernement a interdit le transport d’animaux vivants de 13h à 18h, dans les départements placés en vigilance orange et rouge (voir le site de Météo France), réalisé entièrement sur le territoire national.
DEROGATION : cette interdiction ne s’applique pas en cas de transport dans un véhicule équipé d’un système de climatisation ou d'un double dispositif de ventilation et brumisation ainsi qu'aux transports concernant trois animaux ou moins.
A NOTER : les dispositions en vigueur pour l'exportation (durée de transport supérieure à 8 heures) restent applicables en toutes circonstances.
Conserver ses médicaments vétérinaires par fortes chaleurs
« Les températures dépassant 40°C exposent un médicament à une dégradation irréversible de sa qualité et de son efficacité, voire à des risques de toxicité », rappelle l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV – note du 7 juillet 2020).
Pour garantir et maintenir leur qualité lors du stockage et du transport, l’ANMV conseille de :
1/ Respecter la chaîne du froid : conserver entre 2 et 8 °C les médicaments doivent être « utilisés rapidement une fois sortis du réfrigérateur ».
La température des réfrigérateurs doit être régulièrement contrôlée.
ATTENTION : pendant le transport, afin d’éviter de « provoquer la congélation du produit », il est conseillé d’utiliser un contenant isotherme réfrigéré, « sans contact direct entre les blocs de froid et l’emballage du médicament ».
2/ Surveiller l’aspect du produit : pour les produits à conserver à une température inférieure à 25-30 °C, l’ANMV recommande de limiter leur exposition à des températures plus élevées, « telles que celles fréquemment relevées dans les coffres ou les habitacles de voitures exposés en plein soleil. ». L’usage d’un récipient isotherme non réfrigéré est donc conseillé.
ATTENTION : les produits exposés à de fortes températures devront donc être remplacés.
Pour en savoir plus :
> Site du Gouvernement : risques canicule
> Instruction interministérielle du 29 mai 2020 relative à la gestion de la saison estivale dans un contexte de pandémie COVID-19 - ne s'applique pas aux territoires ultramarins.
> Fiche information - gouvernement – organisateurs de manifestations sportives ;
> Modèle d’affiche et dépliant à destination des salariés et du public
> Ventilation et climatisation : Quelles précautions prendre contre le Covid-19 en cas de fortes chaleurs ? – Ministère du travail
> Recommandations en matière d’aération, de ventilation1 et de climatisation en période d’épidémie de Covid-19 – Ministère des solidarités et de la santé
> Ministère des Solidarités et de la Santé : « Canicule et fortes chaleurs »
> Lettre Ressources n°76 26/06/17 « Préservez le bien-être des chevaux par temps chaud »
> Code du travail : articles L. 4121-1 et suivants, R. 4222-1 et suivants
> Certains départements ont limité l’utilisation de l’eau : le site propulvia liste ces territoires.