Les écuries du Manoir (44) misent sur le bio
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Sébastien Guéry, gérant des écuries du Manoir à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (44) a développé un partenariat avec un maraîcher labellisé bio à qui il donne son fumier contre de la paille. Une initiative qui s’inscrit dans l’air du temps et qui lui permet de maîtriser à la fois la nourriture de sa cavalerie et ses coûts. Rencontre. Fédération Française d’Equitation : Comment est née cette initiative ?Sébastien Guéry : « Avec la disparition des champignonnières, il a fallu trouver de nouvelles façons d’évacuer le fumier. En cherchant un peu, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de personnes intéressées : agriculteurs, centrales de méthanisation ou encore viticulteurs. Notre fumier a de la valeur, il faut juste trouver les bons arrangements. »
FFE : Justement en quoi consiste cet arrangement ?S.G : « L’an dernier, j’ai trouvé un accord avec la coopérative Nantes Europe et plus précisément M. Galon. Il était à la recherche d’engrais reconstitué pour enrichir ses terres naturellement. Nous avons convenu que je lui fournisse le fumier, en contrepartie, il me stocke et me livre sa paille certifiée bio. » FFE : Votre intérêt pour le bio ne se limite pas à la paille ?S.G : « En effet, depuis deux ans, je collabore avec un agriculteur proche de chez moi. Je l’aide à faire le foin, contre quoi il me fait bénéficier d’une réduction de 20 euros sur le prix de la tonne. Ce n’est pas négligeable. Du côté des granulés, après une étude, il s’avère que notre fournisseur Destrier, qui est sans OGM, s’inscrit déjà dans la charte qualité des produits bio. Comme nous voulons faire les choses jusqu’au bout, nous trions le fumier lorsque les chevaux reçoivent un traitement, comme un vermifuge ou un antibiotique. Ce fumier là est destiné aux particuliers pour leurs jardins. » FFE : Pouvez-vous déjà mesurer les retombées de ces différents partenariats ?S.G : « Pour nous, ce n’est que du bénéfice. Déjà, on sait ce qu’on donne à manger à nos chevaux, que ce soit le foin ou la paille. Je pense que l’on verra les répercussions sur leur santé sur le long terme. Cela nous permet aussi de faire travailler le local et de diminuer le bilan carbone. Enfin, la diminution de nos charges est déjà palpable. En plus des économies faites sur le foin et la paille, je me suis évité la création d’une fumière puisque je vide le fumier directement dans celle du maraîcher. J’ai également vendu ma remorque car M. Galon me prête la sienne. Alors oui, j’ai 3 km à faire pour déposer le fumier, mais mis bout à bout, je suis largement gagnant. » Pour en savoir plus sur les écuries du Manoir : https://www.ecurie-manoir-stphilbertgrandlieu.fr/